Claude et Lydia Bourguignon fêtaient le 27 octobre les 25 ans d'activité militante de leur LAMS, le laboratoire d'analyses des sols qu'ils fondèrent après avoir pris la porte de l'INRA. Au centre de leur combat, le caractère vital du sol agraire et le constat épouvanté de la mort des sols. Le sol de surface grouillant de vie, de biomasse, est en effet la source de la santé des plantes, de leurs qualités nutritionnelles et de leurs saveurs. Or c'est cette vie de nos vignobles que fait disparaître l'agriculture chimique, ses insecticides, pesticides, antifongiques... Leur combat, donc, fut et reste de remettre la vie dans les sols. Il en est aujourd'hui de même pour le sol culturel du vin. Il est mort. Dans l’ensemble, la "filière vin", les acteurs du tourisme, ceux de la valorisation des territoires, vont insuffisamment à la rencontre des richesses culturelles de leurs propres vignobles et de leurs vins. Ils ont, du coup, du mal à concevoir comment le patrimoine vitivinicole peut apporter la 3D au vin et être une ressource économique. Ils ne peuvent que mésestimer les perspectives offertes par l'oenotourisme dans ses perspectives de tourisme culturel. Il nous faut être les aventuriers des archives perdues. Chaque vignoble doit - avec l'aide des archéologues, des historiens de toutes spécialités, des ethnologues et de tous les érudits locaux passionnés... - redécouvrir, se réapproprier et transmettre ses patrimoines, ses histoires, sa fierté viticole, la « culture générale » de ses vins. Tout ce sans quoi le vin n'est qu'une boisson, à la merci d'être aromatisée par les industriels, et réduite à un liquide alcoolisé par des prohibitionnistes subventionnés. Tout ce sans quoi le vin est en hors sol culturel. Il faut redonner vie au sol culturel du vin.
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