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L’oenotourisme à l’heure suisse

23-08-2017

Au tout début septembre, la Suisse organise deux événements nouveaux pour étudier et valoriser l’oenotourisme de la Confédération : « Les Rencontres suisses de l'œnotourisme » et « Le Prix Suisse de l’Œnotourisme » pour lequel 60 dossiers de candidature ont été enregistrés.

De nombreuses interventions nourriront cette journée de réflexion dont celle de Dominique de Buman (vice-président du Conseil national), Yann Stucki (Vaud œnotourisme), Vincent Courtine (Vinum Montis), Jean-François Quenin (Cité du Vin à Bordeaux), André Deyrieux (Winetourisminfrance.com)…
Ce sera le 8 septembre à Cully, à l’occasion de Lavaux Passion qui célèbre cette année les 10 ans de l’inscription de Lavaux au patrimoine mondial de l’Unesco.

Programme et inscription
https://swissoeno.ch

Le Musée Virtuel du Vin

29-06-2017

Le liadou, un patrimoine vigneron dans la poche

20-06-2017

Plus ancien que le fameux Laguiole, il avait disparu au lendemain de la seconde guerre mondiale du fait de l'évolution des techniques viticoles.
Ce couteau fermant, de poche mais de bonne taille (12 cm), était l'authentique et inséparable compagnon des vignerons du Vallon de Marcillac dans l'Aveyron.
Il doit son nom occitan de liadou - d'«outil à lier» - à son utilisation pour fendre («perner») les branches d'osier et lier a l'échalas le rameau de la vigne pour la taille en couronne, conduite tout a fait spécifique du cépage local, le mansois.
Il servait en fait à tout, aux travaux domestiques, au casse-croûte et à table.

La lame est large (parfaite pour tartiner), pointant vers le bas (en pied de mouton), avec un tranchant quasiment rectiligne. Le manche est galbé. Le liadou s’ouvre et se ferme en deux temps, le talon de sa lame étant carré.
Après une tentative de renaissance à la coutellerie d'Albrac à Laguiole (avec manche en bois d'orgue !), il revient aujourd'hui avec l’entreprise Le Liadou du Vallon ®. Entièrement fabriqué à la main en Aveyron, garanti à vie, il est proposé avec lame en acier (Sandvik 14C28) et manche façonné dans les matériaux les plus nobles, dont le délicieusement odorant genévrier. On le trouve par exemple à Estaing, à la coutellerie de Franck Lison.

www.le-liadou.com

L'été 1868 dans le vignoble de la Crau

09-06-2017

Le poète provençal Frédéric Mistral - prix Nobel de littérature en 1904 - évoque à plusieurs reprises dans ses œuvres le "vin de Crau". Ainsi, dans Lou Tambour d'Arcolo, daté du 24 juin 1868.

La Crau est une immense plaine en triangle entre Arles, Salon-de-Provence et le golfe de Fos où l'on ne trouve plus guère de vignes aujourd'hui, à l'exception notable, sur ses franges, de l'AOP Les Baux-de-Provence et de l'IGP Alpilles. Pourtant, à la date du poème, le vignoble de la Crau comptait plusieurs milliers d'hectares. Trois semaines plus tard, le 15 juillet 1868, c'est sur une parcelle de vigne de la Crau que les savants Gaston Bazille (père du peintre Frédéric Bazille), Jules-Emile Planchon et Félix Sahut, délégués de la Société d’agriculture de l’Hérault, identifièrent le phylloxéra : c'était à Saint-Martin de Crau, sur le domaine du Château de Lagoy.
Le Château de Lagoy est, lui, situé à quelques kilomètres au nord, à Saint-Rémy de Provence sur la route d'Avignon. Remontant au Xe siècle, il a un riche passé historique et existe toujours.

Le vignoble de la Crau ne s'est pas remis du phylloxéra. Il nous reste les vers du poète.

"Avien pièi à-de-rèng begu lou vin de Crau
A la Coucourdo unenco, e pièi se dounant d'ande,
Autour de l'Aubre liberau,
Avien, ébri, dansa lou brande..."

"Puis tour à tour ils avaient bu le vin de Crau
A la gourde unitaire, et puis prenant du champ,
Autour de l'arbre libéral,
Ils avaient, ivres, dansé le branle."

 

Lire aussi Oenotourisme sur le Rhône avec Frédéric Mistral

Georges Vernay, vigneron, civilisateur

22-05-2017

Il est des vignerons qui dépassent le cadre de la viticulture et du vin pour faire œuvre de civilisation. Le visionnaire Georges Vernay, qui vient de décéder à l'âge de 92 ans, est de ceux-là.

Il a forgé les pentes héroïques d'un paysage : le Coteau de Vernon et les Chaillées de l'enfer appartiennent aujourd'hui à la scène internationale. Il a ressuscité le cépage viognier, établi sa notoriété mondiale, suscité une descendance planétaire. Vigneron et vinificateur hors pair, il a restauré les liens historiques des hommes avec l'un de leurs plus beaux terroirs, et porté au sommet l'élégance pure de l’appellation condrieu. Il a su aussi transmettre le magnifique flambeau de son exigence.

Que nos vignobles se partagent cet héritage, cette leçon : nos fiertés locales ont une puissance universelle.

www.domaine-georges-vernay.fr

La renaissance des vignobles disparus

09-05-2017

On vient de le constater une fois de plus, l’histoire n’est pas écrite d’avance
Or, l’histoire de la viticulture française n’est pas un long fleuve tranquille. Le dernier livre de Robert Chapuis, La renaissance d’anciens vignobles français disparus rappelle d’abord, de cette histoire, les bouleversements successifs, parfois violents, souvent inscrits dans la durée, dont notre période volontiers peu cultivée cultive peu la mémoire…

L’épopée de la vigne raconte les octrois et la Révolution, la surproduction et la mévente, les canaux et la voie ferrée, les guerres et les règlements de compte politiques, les pélerinages et les sites industriels, les découvertes et les oublis, le phylloxéra et les échanges internationaux, les coupages et l’origine contrôlée… Au fil de ces séismes, les vignobles de toute taille s’abolissent ou s’annoblissent, disparaissent ou reparaissent.
Le géographe Robert Chapuis a de l’ampleur dans sa vision. Il a collaboré en 2015 à Atlas, Vignes, vins et vignerons dans la mondialisation, et publié en 2013 Vignobles du Doubs et de Haute-Saône.

Il raconte dans cet ouvrage, associant la perspicacité géo-historique et la narration concrète des expériences humaines, comment depuis les années d’après-guerre renaissent des vignobles qui autrefois considérables, ou considérés, disparurent…

N'abandonnez pas !

Cette vaste fresque couvre toutes les régions. Sait-on qu’en 1760 le vignoble de Domme (eh oui… où est-ce ? Un vignoble peut en cacher un autre…) était aussi grand que celui de Bergerac ? Imagine-t-on le monde du vin sans Condrieu et le viognier, ce qui a failli bel et bien arriver ? Remerciera-t-on assez tel pilote alsacien atterri par hasard à Cahors pour la renaissance du vignoble cadurcien ? N’est-il pas compréhensible que Philippe le Bel ait possédé des vignes en Saint-Pourçain ? Se représente-t-on un vignoble sur la montagne Sainte-Geneviève, à Paris ?
On renoue ainsi avec la grande histoire, mais aussi avec celle de la viticulture, et bien des choses s’éclairent. On méconnait trop l’ampleur de la fortune vigneronne qui dura presqu’un siècle – entre 1789 et 1870. Entre la Révolution et le phylloxéra, la Grande Guerre et les voies ferrées. La moindre surprise n’est pas cette incroyable capacité sur les mêmes terroirs à faire – en fonction des demandes du marché - des breuvages exécrables ou des vins de grande qualité.

Voilà donc un livre de chevet pour vérifier sans cesse que la roue de la fortune tourne aussi pour les vignobles, dans un sens, ou dans l’autre. C’est aussi un message d’espoir pour les vignerons de la renaissance des vignobles qui se lancent dans l’aventure. N’abandonnez pas !

La renaissance d'anciens vignobles français disparus
Robert Chapuis
2016, Paris, L’Harmattan, 300 p., 33 €

www.robert-chapuis-geographe.org

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