Brèves

Le vin en cent poèmes

09-10-2012

Présentée par Julia Hung, cette anthologie accompagnera nos coins du feu de l’hiver, qui ont besoin de vins et de poèmes.

Il est difficile de faire un choix parmi cette sélection qui à quelques pièces connues ajoute morceaux rares (Shakespeare, Prévert…) et vraies découvertes comme le pressoir, non pas mystique mais érotique, de Gaston Couté ; « Couchons ce soir / Tous les deux, sur le pressoir ! (…) J’aurai l’étreinte rude et franche / Et les tressauts de ta chair blanche / Ecraseront les raisins doux. »

De page en page, les esprits se rencontrent et se répondent, du « Cesse de ne boire que de l’eau » de la Bible (Timothée, V, 23) au « Bois ! Mais ne bois que du vrai vin » de Jean Richepin.
On se laissera donc porter, au fil d’un voyage joyeux, jusqu’en terre d’Islam (Omar Khayyâm, Abû Nuwâs), jusqu’en Chine, avec Li Po et Li Teng, qui joue volontiers au conseiller en patrimoine : « Si tu as quelque argent, n’achète que du vin ! / Garde-toi d’acquérir les champs des Collines du Sud. / Ils sont appâts pour les agents du fisc, / Si effrayants que s’en dissipent les purs effluves des pins. »

En effet, l’humour, vers après verre, n’est jamais loin ; « Sus, sus, enfans ! Qu’on empoigne la coupe ! / Je suis crevé de manger de la soupe. » (Saint-Amant).
Lui emboîtent le pas aussi bien une morale souriante (« Dépêchons-nous de boire, / On ne boit pas toujours. » - Molière), que des conseils de beauté ; « Tout verre qu’on vide / Au front du souçi / Efface une ride. » (Thomas Moore), ou des avertissements bienséants à « ceux qui s’attardent auprès du vin ».

Oui, le pari est réussi d’illustrer bien des richesses du vin en cent poèmes, et on signalera les nombreuses illustrations dont le choix témoigne du même souci d’originalité pertinente que celui des textes.

Le vin en cent poèmes – textes réunis et présentés par Julia Hung
Omnibus – 216 p. 29 €

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