Démonstrations économiques, constats médicaux, études sociologiques, équations mathématiques, démontages statistiques, précisions lexicales, expériences pédagogiques… Tous ces arguments emplissent le dernier livre de Jacques Dupont, écrit sous l’effet d’une colère raisonnable contre la loi Evin et l’ANPAA, cet organisme « anti-addictions » qui bénéficie d’un subventionnement public de 72 millions d’euros pour tuer le vin. Ils viennent à l’appui du bon sens et de l’hédonisme de bon aloi, et prouvent que l’abus de modération est dangereux pour la santé, la liberté et la société. Pourtant, Invignez-vous ! – sous, hélas, une couverture graphiquement indigente – ne souligne que peu le risque culturel lourd de l’entreprise anti-vin : celui du sabordage d’une des richesses patrimoniales plurimillénaires de la France. Cet héritage oeno-culturel devrait pourtant constituer un de nos avantages concurrentiels et un des pivots de l’oenotourisme. Un capital, ici méconnu et peu valorisé, que mettent de plus en plus en avant les vignobles du Portugal, d’Europe centrale ou de Géorgie… Quant au fait que ce livre louable ne soit lu que par des convaincus, et ne touche qu’une oreille, sans faire bouger l’autre, d’élus enclins à trouver toutes les raisons de différer leur courage politique… Comme le prouve le récent rapport Reynaud, la marée de la prohibition peut continuer à monter. Invignez-vous ! - Jacques Dupont - Grasset - 9,90 €
|