Oui, pourquoi se préoccuper des cépages rares (*)? Il y a dix raisons majeures qui poussent de plus en plus de vignerons (et non des moindres), d’associations, de territoires à s’y intéresser. Trop vite oubliés par la modernité, les cépages anciens font partie des richesses de la civilisation du vin (« Il y a autant d'espèces de vignes que de grains de sable dans le désert de Libye » écrivait Columelle). Ils s’avèrent aussi des patrimoines précieux, porteurs d’avenir sur le plan scientifique mais aussi dans les domaines gustatif et marketing. Agir pour les cépages rares, c’est donc : 1° lutter contre l’érosion génétique et pour la biodiversité ; 2° agir pour maintenir la richesse des patrimoines ampélographiques ; 3° accroître nos connaissances ampélographiques pour faire face de manière naturelle à des enjeux tels que les maladies ; 4° se préparer aux changements climatiques inéluctables ; 5° mieux adapter les cépages aux terroirs ; 6° valoriser économiquement des territoires ruraux, par la recréation de vignobles et de centres d’intérêt oenoculturels et oenotouristiques ; 7° poursuivre ou faire renaître des traditions, des solidarités, des cultures et des fiertés locales ; 8° maintenir la palette des typicités des vins 9° maintenir la diversité des goûts face à la pression galopante de l’uniformisation ; 10° satisfaire les consommateurs qui sont de plus en plus nombreux à s’intéresser aux vins de cépages rares, historiques et insolites. On se prend à rêver qu’au-delà des actions d’enthousiastes passionnés (telles les Rencontres des Cépages Modestes, 4ème édition, qui se déroulent ce week-end des 8 et 9 novembre dans l’Aveyron), une vraie politique ampélographique du vignoble français soit mise en œuvre… (*) oubliés, méconnus, replantés, peu répandus, en voie de disparition, anciens, historiques, autochtones, modestes
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