Revivre l'histoire du vin en Méditerranée

Article du 23-01-2018

Dans un rayon de 160 km autour de Montpellier, il est possible de revivre 27 siècles d’histoire méditerranéenne de la vigne et du vin ! Une épopée qui tient dans un mouchoir de poche !

On y va ? En route ! À Calvisson se trouve le premier endroit où l’on a bu du vin en Gaule : il a été apporté d’Italie par des navigateurs il y a voilà 2 700 ans. Cette histoire formidable est racontée sur place par le remarquablement bien conçu Vinopanorama.

Au Mas des Tourelles à Beaucaire, entre Camargue et Alpilles, le propriétaire a recréé la vigne de l’époque romaine, les pressoirs antiques et même les vins que l’on appréciait aux 1er et 2e siècles de notre ère sur la grande Via Domitia, célèbre voie romaine qui reliait l’Italie à l’Espagne !

C’est aussi à l’époque romaine que remontent les rares « rancios secs », des vins aux arômes très originaux de noix et de pruneau que l’on peut par exemple déguster au Domaine de Rancy à Latour de France, près de Perpignan, et qui se dégustent si bien avec les anchois de Collioure.

Au IVe siècle, les invasions barbares et les Wisigoths ont laissé leur trace. Ainsi, au Domaine de la Vieille, sur le terroir du Pic Saint-Loup, on dégustera une cuvée nommée « Le sang des Wisigoths ».

Toute la puissance des monastères du Moyen Âge est encore palpable à l’Abbaye de Valmagne, ferme viticole fondée au XIIe siècle. Dix-huit foudres de 300 hl sont installés dans l’église surnommée la « cathédrale des vignes » ; l’abbaye entretient un jardin de cépages anciens et un potager de plantes médicinales médiévales.

Pas très loin, ce sont les Templiers, un ordre de chevalerie, qui à la même époque, à Banyuls et Collioure, a bâti des vignes en terrasses et des réseaux de drainage pour faire face aux averses violentes des Pyrénées. Aujourd’hui, une cave coopérative, Terres des Templiers, riche en histoires, a pris leur relève.

Une visite à Limoux, près de Carcassonne, par exemple au Domaine de Fourn, permet de découvrir la blanquette, un vin effervescent attesté comme le plus ancien du monde : il en est fait mention en 1531, bien avant les premiers champagnes !

Toujours près de Carcassonne, le château de Pennautier, surnommé le Versailles du Languedoc, a été construit au XVIIe siècle par le ministre des Finances du Languedoc : il a accueilli Louis XIII lors d’un de ses voyages et le grand écrivain Molière. C’est aujourd’hui un « complexe » œnotouristique qui propose des prestations nombreuses.

Au XVIIIe siècle, ce sont les vins doux élaborés avec la variété de raisin muscat qui sont célèbres : ceux de Lunel, de Mireval, de Rivesaltes… Ils sont appréciés par Rousseau ou Thomas Jefferson et s’exportent dans toute l’Europe. Tout près de la mer et de Sète, le Domaine de la Plaine est une grande adresse du Muscat de Frontignan.

Le XVIIIe siècle est aussi la période des « folies », de riches demeures du XVIIIème siècle connues pour leur architecture, mais aussi pour leurs jardins et pièces d'eau : il y en a une remarquable qui se visite dans la ville même de Montpellier : le château de Flaugergues.

Au XIXe siècle, le Canal du Midi – construit au XVIIe siècle - puis le chemin de fer, à partir de 1860, transportent le vin dans toute la France. La vigne fait la fortune du Languedoc. Un bon exemple en est donné par le château de Valmy. Sa magnifique architecture est le témoin de cette prospérité, et il comporte aujourd’hui des chambres d’hôtes et un restaurant.

La ville de Sommières – où vécut au XXe siècle Lawrence Durrell, l’auteur de Le sourire du Tao (A Smile in The Mind's Eye) - était alors une des capitales du vin : son marché aux vins était très fréquenté et les verriers du Languedoc - qui fabriquaient notamment les bouteilles de vin - y avaient leur capitale. Sa gare était une grande plaque tournante pour l’acheminement des barriques : aujourd’hui, c’est original, cette gare est devenue un hôtel, L’Estelou, et il est possible de se baigner là où se trouvaient les rails, dans une piscine…

C’est aussi le siècle des vermouths, des vins aromatisés et fortifiés en alcool. Chez Noilly-Prat à Marseillan, une visite exotique pleine d'épices et d’arômes permet de remonter le temps avec ce fabricant installé à Marseillan en 1850.

Le phylloxéra, un insecte qui décima le vignoble européen à la fin du XIXe siècle, mit à mal la viticulture languedocienne. Cependant, les vignes plantées dans les sables de la côte prouvèrent leur résistance à ce puceron. De grands domaines se créèrent en bord de mer en Camargue. Aujourd’hui encore, Listel est le plus grand domaine viticole d’Europe en surface, et on doit absolument visiter à Aigues-Mortes, le Domaine de Jarras.

Au XXe siècle se créent de nombreuses coopératives, caves appartenant à plusieurs vignerons, comme celle de Ventenac à l’architecture de château fort installée au bord du Canal du Midi. Le château de Ventenac possède d’ailleurs la Marie-Thérèse, la dernière des « barques de patron » ou péniche qui assurait le transport des barriques de vin sur le canal.

Au XXIe siècle, les domaines viticoles savent d’emblée jouer la carte de l’accueil oenotouristique comme L’Hospitalet ou le village Castigno.

Le Languedoc regorge de bien d’autres lieux de l’histoire de la vigne avec son passé agronomique (Marseillan, Montpellier), ses anciens ports de vin (Narbonne, Lunel, Sète), ses révoltes (Béziers ou Narbonne), ses vignobles à l’écart des grandes routes comme la Vallée de Cucugnan, ses appellations viticoles comme les Terrasses du Larzac et le Pic Saint-Loup où se croisent dans des paysages magnifiques l’histoire des vignerons et celle des bergers.

On le voit, 2 700 ans d'histoire du vignoble méditerranéen c'est le voyage que peut faire en quelques dizaines de kilomètres le visiteur de Vinisud : il profitera de sa visite à ce prestigieux salon pour se distraire, se cultiver et vivre une expérience gustative originale.

Partager sur VIADEO Partager sur VIADEO

Site par Neteor