 C’est une formule, incluse dans les vingt mesures présentées par Hervé Novelli le 20 novembre 2018 lors des premières Assises Nationales de l’Œnotourisme, qui va marquer l’année 2019 et les suivantes. La mesure 19 souhaite en effet « encourager la mise en valeur du patrimoine œnoculturel de chaque destination ». Par « destination », on entend les vignobles, destinations œnotouristiques, et, en premier lieu, les près de 70 destinations labellisées « Vignobles & Découvertes ».
« S’appuyer sur le patrimoine œnoculturel » est d’ailleurs l’un des trois axes concrets de l’avenir de l’œnotourisme distingués par le magazine Réussir Vigne, les deux autres étant la levée des freins règlementaires et la qualification de l’offre. Pour André Deyrieux, expert en œnotourisme, cité par son dossier Œnotourisme de janvier 2019, « il y a un travail à faire sur l’ADN des vignobles et leur identité […], le culturel, l’histoire, le patrimoine, le savoir-faire créent de la différence ».
Les retombées attendues de ce programme sont considérables : une redécouverte, une meilleure connaissance des patrimoines historiques et culturels des vignobles, aujourd’hui délaissés ; l’expression claire, et lisible pour une large clientèle œnotouristique, des identités de ces différents vignobles ; l’écriture des récits authentiques et passionnants de ces patrimoines ; la création de produits et de prestations œnotouristiques originales. Mais comment faire pour atteindre les objectifs de ce travail inédit de patrimonialisation, de valorisation et de mise en marché, de marchandisation des héritages œnoculturels ? Une méthode concrète était présentée le 15 novembre dernier lors de la Journée d’étude Robert Tinlot à la Maison des Sciences de l’Homme de Dijon (conférence « L’ADN de l’œnotourisme : les patrimoines culturels de la vigne et du vin, et leur valorisation »).
|
Cette méthode PVM (Patrimonialisation, Valorisation, Marchandisation) aboutit à un inventaire des patrimoines géohistoriques, à l’écriture de la personnalité du vignoble et de ses récits, à la transformation en produits, prestations et ressources économiques.
Ce dernier point – utiliser le patrimoine viticole comme gisement économique pour monter en gamme les destinations et activités œnotouristiques - a fait l’objet, le 26 novembre dernier au Musée gallo-romain de Saint-Romain-en-Gall, d’une première journée de travail innovante et créative, « Les rencontres de Bacchus ». (Compte-rendu ici : http://www.winetourisminfrance.com/fr/magazine/2273_innovantes_rencontres_de_bacchus.htm). La méthode PVM est utilisée par un certain nombre de vignobles ; elle servira de fil rouge à la prochaine session de la formation « Certificat Concepteur-Animateur de produits oenotouristiques » de l’Université du vin de Suze-la-Rousse ; elle sera mise en œuvre par la région Occitanie pour définir les personnalités distinctes de ses près de vingt destinations labellisées.
La filière œnotouristique du vignoble et du département du Jura a d’ores et déjà réalisé un guide œnoculturel donnant des éléments de discours et des anecdotes permettant de raconter le vignoble jurassien, et de dessiner sa personnalité singulière. Celle-ci a été définie par six traits de caractère, mis en lumière par des publications (voir photo) sur les réseaux sociaux par le Comité Interprofessionnel des Vins du Jura ; ils ont également inspiré six clips didactiques qui seront diffusés en ce début d’année 2019.
2019 est bien parti pour s’affirmer comme une grande année œnoculturelle des vignobles français : une des missions du vin est aujourd’hui de raconter la civilisation de notre pays. A lire aussi : Pourquoi l'œnotourisme est important http://www.winetourisminfrance.com/fr/magazine/2266_pourquoi_l_notourisme_est_important.htm |