VINEXPO 1 - OENOTOURISME 0

Article du 23-06-2011

 

Le biennal salon Vinexpo, qui fêtait ses 30 ans, se déroulait cette semaine.

En même temps que le Salon du Bourget - coincidence amusante pour nos deux premiers secteurs exportateurs (15 mds d’euros côté avions, 7 mds côté vins).

Le premier jour, Bruno Lemaire en appela au développement de l’export, ce qui a suscité des commentaires acerbes de César Compadre (« il est plus commode de se focaliser sur l'export que de tenter de lever les verrous (loi Evin, diabolisation du vin…) qui chloroforment le marché national »), de Perico Légasse (émission C’ dans l’air ICI), et de Nicolas de Rouyn.

 

La capitale du vin, c'est tout

Devenir à tous les égards le poids lourd du vin, Bordeaux s’y attache avec plusieurs grands travaux :
- le centre culturel et touristique du vin (ouverture en 2014) autour de l’histoire du vin, des civilisations, des terroirs et des métiers du vin,
- une école de sommellerie internationale ne visant à rien moins qu’à l’excellence (ouverture en septembre 2012),
- la création d’accords privilégiés avec la Chine : signature par la CCI de Bordeaux d’ un accord de coopération avec la ville chinoise de Dalian, avec organisation dans cette ville d’un « Festival International du Vin » (juillet 2012) et création du « Village des Vins de Bordeaux ».

 

Armes égales de la médiocrité

Export, export… et ça tombe bien puisque désormais, avec nos Vins de France, nous pouvons lutter avec la concurrence à armes égales – c’est-à-dire, le cas échéant, avec les armes égales du médiocre et du sans goût ni grâce.
Que ce que nous allons exporter sous le nom de France, de Vins de France, soit le plus piètre de notre production n’importune pas grand monde.

 

Cuvée académicienne

Promouvoir le vin en France – et pas n’importe où, à l’Académie Française – le nouvel académicien François Weyergans s’en occupe : il a distribué - avec ponctualité - une bouteille de la « Cuvée François Weyergans » (un Cahors du Château de Parnac) avec son portrait sur l’étiquette.

Au moins il aura bu de son vin, à la différence de la Marylin de la toute nouvelle Cuvée Marilyn Monroe (Champagne Gobillard)…

 

Nos cépages oubliés

Une étude Sopexa, publiée durant Vinexpo, montre que le cépage apparaît comme un argument significatif pour les ventes de vins aux yeux de près de 60% des importateurs ou distributeurs de 12 pays.
"Le cépage doit figurer dans la batterie des arguments commerciaux", estime François Collache, directeur vins et spiritueux de Sopexa, "c'est une clé d'accès au vin, un élément d'information pour pouvoir le vendre".
De l’eau au moulin de notre richesse ampélographique ?

 

Modération de la diabolisation

Marie-Christine Tarby-Maire, Présidente de Vin & Société, voit couronnés de succès ses efforts. Alain Juppé en tête, ils se sont précipités pour signer le manifeste "Vin et société" qui obtient une véritable reconnaissance des pouvoirs publics en faveur de la démarche initiée par l’ensemble des professionnels, prôner une consommation modérée et intelligente du vin.

 

A voir pour savoir si ça se regarde…

Lancement de la première chaîne de télé sur le vin (ouverture en octobre 2011), dont le nom, Deo Vino, dévoile peut-être son programme : désodoriser le monde du vin.
Sans mise en avant des vins, ni dégustation, ni bien sûr promotion ou publicité pour les vins, (« à part ça tout est permis », sourit son président Philippe Bernard) elle risque de manquer de bouquet (même si un reportage sur l’actrice est programmé)…

 

Et aussi…

Il fallait visiter les nouveaux chais (notamment celui de Cheval Blanc (blanc) et celui du Château Clerc Milon, parrainé par Francis Ford Coppola), goûter le rosé le plus cher du monde (Château d'Esclans - Garrus des domaines Sacha Lichine 2008 - autour de 80 euros), encaisser les dégustations (euh… les tastings), écouter l’émission In Vino BFM avec Bernard Magrez, subir les embouteillages, applaudir les coupes (Château Devise d’Ardilley pour la première Coupe des Crus Bourgeois du Médoc, Clos Dubreuil pour la Coupe des Crus de Saint Emilion, Vinatis pour l’E-Performance Barometer des sites web de ventes de vin – 1er français mais 6ème mondial), suivre la formation (en anglais) sur les appellations régionales de Bourgogne, lire d'un oeil le Spécial Pinard de Fluide Glacial, et, plus difficile, fêter la Fleur

 

Oenotourisme quand même

A part l’appel au développement de l’oenotourisme par Alain Juppé le premier jour (mais il pensait surtout au centre Culturel du Vin), le sujet ne s’est pas imposé sur le salon, à part lors d’une Conférence de la CCI de Bordeaux (Great Wine Capitals Global Network) sur l’impact réel de l’oenotourisme dans l’activité des propriétés – et son potentiel de croissance bien présent.

Quelques informations quand même.

- On a appris que Dalian était une ville... un peu touristique ; elle accueille 36 millions de visiteurs par an… et Bordeaux va donc contribuer à son développement oenotouristique.

- Après Robert Mondavi et Piero Antinori, c’est Jean-Michel Cazes qui a été distingué par le "Lifetime Achievement Award" des Masters of Wine (remis depuis 2005 à l’occasion de Vinexpo).
A son actif, sept propriétés viticoles dans le Bordelais, en Languedoc, à Chateauneuf du Pape, au Portugal et en Australie – dont le Château Lynch Bages, grand cru classé Pauillac, et une réalisation oenotouristique couronnée par le Prix d'Honneur - Pionnier de l'Œnotourisme en 2010 ; le village de Bages.


Et, pendant ce temps-là, Alain Dominique Perrin vient d’obtenir une 5ème étoile pour son camping le Domaine Les Moulins, en Vendée sur l’Ile de Noirmoutier.

 

 

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