 Ce qui va le mieux avec le vin, c'est la pensée et la culture
Que le vin soit un produit culturel est reconnu. Ce que Scruton avance est que c’est un produit uniquement culturel, qu’il est indissociable de la culture et qu’il est facteur de culture… La littérature et le vin sont ainsi « des manifestations différentes d’une même idée ». De même le vin « n’est pas seulement un objet de plaisir , mais un objet de savoir » (et « le plaisir dépend du savoir »). D’où aussi une méfiance pour les dégustations à l’aveugle. Elles « supposent que le vin s’adresse exclusivement aux sens et que la connaissance n’a aucune place dans sa dégustation. Penser que l’on peut apprécier un vin uniquement à son goût et à son arôme revient à penser que l’on peut apprécier un poème chinois à ses sonorités sans connaître la langue. » D’où un mépris pour la notation des vins « comme dans une compétition sportive ». Note-t-on la Huitième symphonie de Bruckner ? Ivresse, nature et culture
Cette conception culturelle du vin éclaire même la problématique de l’ivresse.
L'axiome de base est que « le besoin d’alcool est profondément ancré en nous ». Nous recherchons le changement qu'apporte le vin. Or, la transformation naturelle de notre âme par le vin n’est que la suite de la transformation entamée par le raisin depuis sa cueillette. Nous « dégustons un processus en cours ». Les effets du vin sur la santé mentale s'avèrent négatifs « lorsqu’ils sont coupés du banquet de la culture, et positifs lorsqu’ils lui sont rattachés ». L'abus de boisson, l'ivresse excessive, l'addiction ne peuvent venir que du fait que « les gens qui ont perdu leur culture compensent cette perte spirituelle par un substitut en bouteille. » Travaux pratiques
Le vin accompagnant encore mieux la pensée que la nourriture, l’auteur propose des accords lectures – vins : par exemple du bordeaux avec Cicéron, six différentes bouteilles de cabernet franc avec Bacon... mais un verre d’eau (classée dans la catégorie des boissons qui ont un effet dépressif) avec Berkeley… |