 D'abord pour des raisons tenant aux parties prenantes de l'oenotourisme. Il s'avère que la connaissance et la compréhension du passé, la recherche d'auhenticité soient, de plus en plus, un besoin du public touristique, notamment pour les segments qualitatifs visés par l'oenotourisme. Un public prêt à poursuivre une fois rentré chez lui, et hors saison touristique, ses expériences de découverte (grâce notamment aux cavistes). N'est-ce pas ce que veut le monde du vin, un public de plus en plus curieux ? Pour les territoires, on assiste aux succès d'initiatives créatives (allant même jusqu'à la recréation de vignobles) visant à protéger leur histoire, à revaloriser leur identité patrimoniale, et à renouer avec la valorisation et la transmission des héritages. Pour de nombreux vignerons, il y a une tendance naturelle à se faire les interprètes de leur terroir, et à assumer leur rôle d'auteurs et artistes d'un patrimoine vivant. Quelles histoires mettez-vous dans mon vin ? Ensuite, parce que la richesse de nos patrimoines viticulturels est sur le plan international un avantage concurrentiel considérable. Ce qui est surtout vrai par rapport à des vignobles lointains... Pour des vignobles plus proches, il y a déjà de la concurrence. Un exemple en passant. Le magazine La Vigne rapportait en octobre l'exemple du petit vignoble portugais de Colares, en butte à la pression urbanistique. Terroir de sable, cépage rouge original (Ramisco), impulsion historique du roi Alphonse III (au XIIIème siècle) vignes franc-de-pied conduites en plein vent au ras du sol, architecture de la cave (ancien hangar à tramway), étiquettes "Art Nouveau", vin tannique très riche... le vignoble présente un éventail d'originalités patrimoniales propres à mettre l'eau à la bouche des amateurs, et à protéger le vignoble des promoteurs immobiliers. Ces patrimoines viticulturels, il n'appartient qu'à nous de les mettre en valeur par leurs histoires, leur Histoire. C'est exactement ce que nous proposent de faire les gens de communication et de marketing qui utilisent la très efficace technique - finalement ancestrale - du story-telling. Quel héritage à transmettre ! Que d'histoires vous allez mettre dans nos vins ! Et voilà même l'oenotourisme promu à un rôle de levier culturel propre à agir pour la sauvegarde et la valorisation des patrimoines !
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Article de l'Indépendant - septembre 2011
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