 Quoi ? Encore un Américain dans les vignes ? Pas que. Démonstration. Robert Camuto est né à New-York. Il s'est installé en France en 2001 pour des raisons peu complexes : 1° une épouse niçoise, Gilda 2° "si le vin et le monde arrivent à s'entendre, n'est-ce pas parce que la France existe ?". Il est journaliste et honore de sa plume le Washington Post, Wine Spectator, ou le Sydney Morning Herald avec des récits de visites dans les vignobles de France, d'Italie... and occasionally beyond. Il habite un ancien moulin à huile du XVIIIème (avec une cave) près de Grasse. Il vient de publier la traduction française de "Corkscrewed", titre qui n'a pas donné "Débouché", ni "Tirebouchonné", mais de manière plus élégante et explicite "Un Américain dans les vignes - Une ode amoureuse à la France du bien-vivre'. The New French Wine Country
D'entrée de jeu, il s'en prend aux bien-pensants qui confondent alcool et vin. Dans un combatif avant-propos réservé à l'édition française, il souligne que "l'immense diversité des vins français mérite d'être défendue précieusement contre une modernité qui engendre des produits sans âme" et s'écrie "Aux caves, citoyens !" Il est vrai qu'il y a motif à reprendre courage, foi et moral dans les pages du livre, puisqu'en France "la révolution de la qualité est en train de transformer non seulement le vin lui-même mais aussi le paysage viticole". Le sous-titre de l'édition américaine est éloquent : "Adventures in the New French Wine Country". "The New French Wine Country", sans copeau, barrique neuve, herbicide, pesticide, fertilisant, où les vignerons défendent la taille en gobelet, le "vrai" fumier, l'enherbement, où les terroirs - Dieu Bacchus t'entende, Robert - respirent de nouveau. La France qui a les solutions pour sortir de la crise du vin : vendre la richesse de la France, continuer à élever le niveau de qualité du vin... La France de François des Ligneris, de Jean-Bernard Siebert, de Claude Martin, de Cyrille Portalis, Pierre Acquaviva, de Jacques Mossé, de Didier Barral, de Jean-Pierre et Isabelle Venture, de Gilles Barge et Jean-Michel Stephan, de Jean-Marc Balaran et de Robert Plageoles... Grâce à eux, notamment, "nous vivons un âge d'or en matière de diversité, de qualité et de découverte". Le grand mot - découverte - est lâché. Découverte. Nous voilà partis pour des routes menant à des hameaux "que les cartes ne mentionnent pas" avec le rappel de cet argument en faveur de l'oenotourisme : "tous les vins gagnent à être bus aussi près que possible de leur lieu de production". |