 Les 4èmes Rencontres des Cépages Modestes viennent de se tenir dans l’Aveyron. Largement consacrées au Languedoc-Roussillon, elles débutèrent par un panorama à la fois scientifique et enthousiasmant d'Olivier Yobrégat (Institut Français de la Vigne et du Vin). Elles ont confirmé l’engouement pour les cépages rares et les vins originaux et délicieux qui en sont tirés. Etaient présents des vignerons, des sommeliers, des cavistes, des dégustateurs (dont Jacky Rigaux et le « gustateur » Bruno Quenioux), des journalistes (dont Jacques Dupont et Olivier Bompas du Point, Michel Smith, célébrant du Carignan, et André Deyrieux, chantre des patrimoines des vignobles), des cinéastes (dont Ken Payton et Olivier Pasquet), des restaurateurs (comme «Le petit hôtel du grand large» à Quiberon qui inscrit joliment les cépages modestes à sa carte), et évidemment des ampélographes…
Les raisons de ce renouveau des cépages autochtones sont nombreuses (voir ici). Il n’en reste pas moins que leur recherche, le choix de leurs terroirs, leur plantation, et - plus complexe encore - leur insertion dans les règlements et statuts administratifs constituent autant de difficultés qui réclament bien des qualités, notamment de la patience, et de la persévérance. Les aides en la matière sont appréciées et le nom de Thierry Lacombe de l’INRA a souvent été cité...
Or, leur succès commercial se renforce de jour en jour…
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Nicolas Gonin, vigneron des Balmes Dauphinoises largement tourné vers l’export, l’a constaté : « Nos clients étaient les hipsters new-yorkais… Ce sont aussi aujourd’hui les institutionnels de la City de Londres… ». Il faut donc rendre hommage à tous ceux qui ont témoigné de leurs parcours de combattant lors de ces Rencontres : Jacques Aubourg pour le Genouillet dans le Berry ; le caviste Philippe Catusse de Béziers (Le Chameau Ivre) pour l’Aramon aujourd’hui victime du succès considérable qu’il connût au début du XXème siècle ; François et Laurence Henry qui reconstituent le Mailhol, le vin qu’a apprécié Thomas Jefferson en 1787 à St-Georges-d’Orques ; Catherine Leconte des Floris pour son attachement à une parcelle de Carignan blanc (Pézenas)… |
Hommage aussi aux risque-tout du franc-de-pied comme le champenois Benoît Tarlant, le poète Eric Nicolas à Jasnières, ou l’entrepreneur déterminé Loïc Pasquet (Liber Pater), qui s’est fixé pour objectif de recréer sur son terroir de Graves le vignoble bordelais tel qu’il était en 1855. Rendons hommage aussi à tous les autres amoureux : du Terret (Roland Tarroux, Mas Saint-Laurent à Mèze) ; du Picpoul de qualité (Ludovic Gaujal, Pinet) ; de l’Aligoté (Pierre de Benoît) ; du Macabeu (Frédérique Vaquer à Tresserre) ; de la Clairette (Catherine Roque au Mas Alezon, à Faugères)… mais aussi à ceux qui soignent un large éventail de cépages à l’instar de Thierry Navarre à Saint-Chinian ou de Patricia Boyer-Domergue au Clos des Centeilles en Minervois-La Livinière… On imagine sans peine la satisfaction des pionniers présents, comme André Dubosc, Robert Plageoles, Roger Raffin et Michel Grisard, pour ne citer que ceux-là, devant cette vague montante qui touche de nombreux pays comme ont pu en témoigner Jean-Luc Etievent de Wine Mosaïc et les vignerons catalans qui avaient fait le déplacement. Des aventuriers, oui, mais des cépages non perdus mais bel et bien retrouvés… Photos de h. en b. Thierry Navarre François Henry Bouteille de Genouillet http://cepages-modestes.fr
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