 L’oenotourisme continue à se développer dans de plus en plus de pays. Tant mieux, à y regarder de près, dix leçons peuvent être tirées de ces expériences pour les acteurs privés et publics de l'oenotourisme français. 1. Proposez des produits oeno-touristiques combinés : gastronomie bien sûr mais aussi spa, patrimoine culturel, activités nature, croisières… Attirer les oenotouristes est bien, attirer les touristes "classiques" dans le monde du vin est mieux. En fait, bien souvent, le vin est recherché pour apporter à une prestation touristique de qualité une plus-value en termes de culture, de « chic », d’art de vivre. De plus, une offre plus diversifiée permet de cibler la clientèle des grandes villes proches (Le Cap, Mumbai...). 2. Offrez des oeno-expériences à vivre - vendanges, taille, assemblages de cuvées, dégustation de vieux millésimes, dîners et accord mets et vins… - propres à satisfaire vos visiteurs quant à ce qu’ils veulent apprendre, ressentir, faire leurs trois motivations fortes.
3. Ayez un véritable positionnement concurrentiel : c'est-à-dire une marque, un nom, une histoire un marqueur fort et authentique tenant au vin, au cépage, à l’architecture, à l’activité, au paysage… Pour certains pays par exemple, le seul cépage est devenu une bannière ; Malbec en Argentine, Pinotage en Afrique du Sud, Chasselas en Suisse… |
4. Bâtissez des histoires qui parlent à l'imaginaire de vos visiteurs et qu'ils raconteront chez eux. Mettez en oeuvre une méthodologie très peu usitée en France, l’interpretive planning (*). Cette méthode est une "planification d’interprétation" permettant, à partir des ressources et patrimoines identitaires, l’élaboration d’histoires attrayantes, la détermination des conséquences à en tirer pour la création de l’expérience visiteur, et de la stratégie des moyens propres à les communiquer à ces visiteurs. 5. Pour promouvoir vos activités oenotouristiques, soyez présent sur les marchés étrangers, mais vendez les aussi sur les salons internationaux des vins : chaque bouteille est une carte de visite. Appuyez-vous aussi sur les grands événements pour inviter d'éventuels prescripteurs, comme la Fiesta de la Vendimia à Mendoza ou la Porto Wine Fest. 6. N’oubliez pas que de nouvelles destinations s‘affirment chaque jour - Israël, Thaïlande, Japon, Égypte, Malte... - et que la concurrence fait sans cesse preuve d’originalité et de nouveauté. A vous de jouer ! 7. Dynamisez le réseau local, une notion vaste qui désigne les efforts conjugués d’un territoire pour accueillir les oenotouristes. C'est la clé du succès de destinations comme Stellenbosch, Yarra Valley, Cape Winelands ou Willamette Valley… |
8. Valorisez les patrimoines matériels ou immatériels des vignobles. De plus en plus d’oenotouristes vont les découvrir en Toscane, en Hongrie, en Alentejo… et apprécient les qvevris géorgiennes ou la vraie taverne viennoise de heuriger. 9. Traitez les clients avec professionnalisme et même en visiteurs privilégiés : beaux verres, accueil multilingue, navettes de transport… font partie du cahier des charges de vignobles comme l’Ontario. 10. N’oubliez pas que le touriste est de plus en plus un consommateur. Le merchandising a trouvé, par exemple en Nappa Valley ou à Mendoza, sa place dans les caveaux de dégustation, et, comme on sait qu’un beau paysage fait mieux apprécier les vins, les caveaux de dégustation ouvrent largement leurs balcons sur les plus beaux panoramas. Ces leçons ont bien sûr commencé pour certaines à être appliquées dans les vignobles français. Elles seront sans doute présentées lors de l’International Wine Tourism Conference qui se déroulera à Reims les 8 et 9 avril prochains (http://www.iwinetc.com). (*) Interpretive planning : un accompagnement dans cette démarche est proposée par la plate-forme Winetourismconsulting
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