Sucellus, dieu de la vie, dieu du vin

Article du 18-11-2011

 

La divinité du panthéon gaulois nommée Sucellos - latinisé en Sucellus, Suacelus ou Suecelus - est une figure complexe.
Il est mentionné dans quelques inscriptions et représenté sur plusieurs monuments en territoires celtes.

Les quelques informations dont disposent archéologues et historiens permettent de préciser son rôle, polymorphe, qui associe mort et résurrection.

"Celui qui frappe bien"

Sucellus - dont le nom signifie celui qui frappe "fort", ou "bien" - est représenté comme un homme barbu, vêtu à la mode gauloise (tunique, capuchon, braies ou bottes), porteur d'un petit pot (une olla) et d'un maillet.

Ce maillet à deux têtes peut symboliser plusieurs choses : la construction, la force, la foudre ou les tremblements de terre… Mais c’est surtout le symbole d’une mort qui entraîne la résurrection.
Ce maillet a été rapproché de la massue du Dagda, dieu druide irlandais, qui tue les hommes mais les ressuscite dans « l'autre monde ».

Sucellus est donc d'abord un passeur d’âmes. Ce qui correspond à la spiritualité gauloise, fondée sur l’immortalité de l’âme et la croyance en la réincarnation.

Le passage aux enfers est souligné par la présence, parfois, à côté de Sucellus, d'un chien, symbole des puissances infernales (pensons à Cerbère !) ou de Dis Pater, le dieu des enfers dont les Celtes prétendaient être les descendants.

Vin et renaissance

Bien évidemment, la olla renforce le symbolisme de la renaissance.

La olla, (parfois transformée selon les régions en chaudron, tonnelet, amphore vinaire) est symbole de vie, de fertilité, de résurrection.

Aussi, Sucaelus, sera considéré comme dieu de la nature nourricière, des forêts, des champs et (chez la tribu gauloise des Eduens, en Bourgogne) des vignobles… Représenté avec la déesse Nantosuelta, il peut même signifier la prospérité domestique et familiale.

Quant au fait que la olla symbolisant la re-naissance soit remplie de vin, cela... coule de source, et renvoie à la signification première - dans une autre mythologie - de Dionysos, étymologiquement "le dieu né deux fois".
Cet enchaînement de la mort et de la résurrection est largement illustré par le cycle de la vigne, noire et squelettique en hiver, puis explosant de vie au printemps.

En raison de ses attributs (maillet, tonnelet, olla, chaudron…), Sucaelus est devenu au fil du temps, selon les besoins, le dieu des tonnelliers, des bûcherons, des brasseurs et viticulteurs…

Et donc aussi celui des boissons fermentées, alcoolisées… Certains rapprochent Sucellus de Goibniu, autre dieu irlandais, porteur d’un marteau magique (il est forgeron) et producteur d’une boisson qui donne l’immortalité (à boire sans modération, donc).

 
Un dieu à boire aujourd’hui avec la cuvée Sucellus

 C’est la version du dieu des tonneliers qui a été retenue par le Domaine du Tremblay à Quincy pour sa cuvée de sauvignon Sucellus.

En effet, pour cette cuvée élevée un an en fût de chêne neuf, Chantal Wilk et Jean Tatin ont travaillé avec le merrandier Bernard Gauthier de Méry-ès-Bois (Cher) qui a sélectionné avec un soin particulier des grumes de chêne des forêts du Centre.

Cette vinification confère à cette cuvée une belle structure, un potentiel de garde et de belles saveurs de miel, nougat et abricot secs.

Chantal Wilk et Jean Tatin, ingénieurs agronomes exploitent en AOC Quincy le Domaine des Ballandors (10 hectares) et le Domaine du Tremblay (11 Ha). Ils possèdent aussi à Reuilly, sur près de trois hectares, les Demoiselles Tatin (celles de la tarte, parentes lointaines de Jean Tatin).

Côté oenotourisme, ils disposent d’un grand gîte rural, aménagé dans les anciennes écuries du domaine (XVIIIè siècle) et pouvant accueillir jusqu’à 15 personnes.

 

Merranderie Bernard Gauthier : www.merranderie-gauthier.com

Domaine du Tremblay : www.domaines-tatin.com

La stèle de Sucellus est visible au Musée gallo-romain de Saint-Romain-en-Gall

 

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