Note annuelle sur les récoltes - 2011

Article du 13-04-2012

Comme chaque année, la Compagnie des Courtiers Jurés Experts Piqueurs de Vins de Paris publie sa Note sur les récoltes.
Rédigée par Myriam HUET Courtier Juré-Expert, avec la participation des Courtiers Jurés-Experts André Séchet, Danièle Gerault, Pierre François, Gaël Herrouin, Philippe Bertauts, Pierre Delesalle, Gilbert Jeandet, Paul Conjaud, Gérald Heim de Balsac et Roland Planchon, elle sert de base à l’élaboration de la fameuse Carte des Millésimes (dont l’édition 2012 vient de paraître).

Nous la publions ci-dessous dans son intégralité (Reproduction interdite).

* * *

CHAMPAGNE

De Février à Juin, le temps a été doux et sec, ce qui explique le démarrage précoce du cycle végétatif. Juillet et début août ont été pluvieux, favorisant le développement de foyers de pourriture. Après le 15 août, s’est installée une période caniculaire. A signaler une matinée de très fortes pluies le 26 août. Les vendanges ont débuté le 22 août et ont duré jusqu’à la mi-septembre. L’état sanitaire était très bon pour le chardonnay, qui présentait toutefois des teneurs en sucres assez faibles en début de vendanges. Les pinots Noir et Meunier avaient quelques foyers de pourriture grise. La dégustation révèle chez les 3 cépages des vins assez puissants au nez, un peu déséquilibrés en bouche, avec un manque de matière. Quelques belles surprises parfois. Mais il ne s’agit pas d’un millésime de garde.
Les cours : A la vendange, le prix de raisin valait entre 5,5 et 6 € le kg.
Les vins clairs valent entre 8,50 € et 9,50 € le litre, et sur latte environ 7,50 € la bouteille.


ALSACE

2011 est une année assez contrastée avec un printemps extrêmement chaud et sec, provoquant un départ de la vigne très tôt, fin mars, et donc une floraison aussi précoce que 2003. Aucun accident climatique, ni gel, ni coulure, et donc un très beau potentiel de récolte. L'été fut mitigé, surtout août avec beaucoup de pluie et des températures fraîches. Heureusement, Août a permis ainsi de conserver de belles acidités. En revanche, la pluie a provoqué quelques départs de pourriture acétique sur les zones précoces, particulièrement pinot noir et pinot gris. Il aura donc fallu trier sévèrement, mais à part cela, les raisins étaient très beaux. Septembre était magnifique : sec, ensoleillé et pas trop chaud. Les vendanges se sont étalées de début septembre à début octobre, mais le plus gros était fait entre mi et fin septembre. Il y a peu de pourriture noble en 2011, plutôt des vins secs mais assez fruités, ouverts et expressifs. Ce sont des vins qui se goûtent un peu comme les 2009 mais avec plus d'élégance et de structure car les acidités sont plus belles. Certes les 2011 seront sans doute moins structurés que les 2010, mais avec des volumes plus conséquents. Ce qui n’est pas négligeable.

JURA

D’octobre à mars, la météo fut assez douce, avec un léger déficit de pluviométrie. Le printemps est particulièrement chaud (+3,2°C en moyenne) et sec. Quelques épisodes pluvieux en juin restent néanmoins assez faibles et ne permettent pas de compenser : - 46% de précipitations entre janvier et juin. Ce début d’année chaud et sec a singulièrement accéléré le cycle végétatif de la vigne.
Juillet et Août se symbolisent par de fortes pluies et des températures basses. L’été pluvieux prend fin avec le mois de septembre qui se montre, cette saison encore, comme providentiel ! Les vendanges ont débuté dès le 24 août pour les crémants, sous un soleil magnifique. Elles se sont étalées du 24 août au 24 septembre pour les Savagnins ; à peine arrosées de quelques millimètres de pluies.
Ce millésime aura quand même été difficile à gérer : à cause des conditions climatiques, qui ont provoqué des alternances d’accélération de maturation suivies de brusques ralentissements, mais aussi à cause de la charge en raisins, relativement élevée. Il ne fallait pas hésiter à étaler ses vendanges. Car le cycle de la vigne aura parfois été très long, jusqu’à 130 à 140 jours entre la floraison et la maturité phénolique, ce qui est très inhabituel et plutôt de 110 jours en temps normal.
Fort heureusement, le mois de septembre a été globalement clément et ensoleillé, ce qui a permis d’attendre. D’autant plus que l’état sanitaire était remarquable, grâce à une faible pression des maladies (Indice de fréquence de traitement de 10 pour les conventionnels contre 6 pour les bio – essentiellement concentrés sur les anti-oïdium)
En rouge, les parcelles chargées raisonnablement ont produit les meilleurs vins, d’une maturité homogène et d’une très bonne qualité, sur lesquels il a pu être fait des cuvaisons très longues, supérieures à 15 jours. D’intensité colorante acceptable, ces vins sont très fruités, soyeux, gras, d’une intensité tannique moyenne à bonne, avec des tanins bien fondus et peu herbacés. Les acidités sont également un peu plus élevées que d’habitude.
A l’inverse, pour certaines parcelles trop chargées, la maturité a été difficile à obtenir. Il y a eu également beaucoup de parcelles touchées par la pourriture acide. Un tri sévère aura été l’élément clef de la réussite.
En blanc, il fallait parfois être patient pour atteindre les 12° potentiel, à cause du refroidissement brutal des températures. Mais compte tenu de la charge, c’est déjà exceptionnel. Moins acides qu’à l’accoutumée, ils gardent encore une très belle fraîcheur. Moins aromatiques que les 2010, ces blancs possèdent néanmoins une très belle structure et complexité. Les savagnins sont magnifiques, riches, aromatiques et denses.
Les vins de base crémant sont aussi très bien, néanmoins la fin du mois d’août ayant entraîné une chute d’acidité assez élevée, l’équilibre acide laisse peu de marge de manoeuvre pour conserver de la fraîcheur, surtout pour les vins ayant réalisé la fermentation malolactique. Les liqueurs de tirage devront être dosées avec prudence.
Les raisins destinés au vin de paille ont séché rapidement. La qualité semble là aussi au rendez vous avec des équilibres sucre-acide très intéressants.
En résumé, selon le CIVJ, il n’est pas fréquent d’avoir à la fois la quantité et la qualité dans le domaine de l’oenologie. Les vins 2011 seront de très bonne facture dans le Jura.
Stocks à la propriété : très bas.

SAVOIE

Comme partout, le printemps fut très chaud et très sec et le mois de juillet, froid et humide, a ralenti le cycle végétatif particulièrement précoce. Il n’y a cependant pas eu de grêles, ni d’intempéries, mais un travail de tri important à faire, à cause des maladies cryptogamiques.
Les vendanges se sont déroulées de fin août à fin septembre, sous des conditions plus clémentes, qui ont permis de récolter des raisins à bonne maturité.
La récolte est supérieure à la moyenne, avec près de 127.000 hl, soit une augmentation de 7% par rapport à 2010. Il y a de grandes disparités dans les vins, comme dans tous ces millésimes difficiles où les vignerons font la différence.
Les cours :
Ils sont très stables depuis 2007, avec une commercialisation essentiellement locale.
En revanche, les stocks sont très faibles, d’autant plus qu’un gros incendie a détruit le 15 novembre 2011 l’équivalent de 400.000 bouteilles, chez un propriétaire - négociant d’Apremont.

BOURGOGNE

C’est la 6ème fois seulement en 3 siècles, que les vendanges ont débuté en Août !
Avec un printemps chaud et très précoce, la vigne a débourré avec un mois d’avance, plus tôt encore qu’en 2003. La floraison s’est bien déroulée et fin juin, nous avions toujours une avance de 4 semaines sur un cycle végétatif normal.
L’été fût maussade et humide, ce qui fût, dans un sens, bénéfique à la vigne qui manquait d’eau après le printemps trop sec. Cependant, revers de la médaille, on a observé beaucoup de pourriture grise.
Les vendanges se sont déroulées de Fin Août à la deuxième décade de Septembre.
Le soleil a refait son apparition pendant les vendanges, assainissant relativement une récolte qui aura nécessité beaucoup de tris. D’autant plus que les raisins présentaient des maturités hétérogènes, certains grains encore verts et d’autres « figués ». Cette année, l’habituel et bénéfique vent du nord aura manqué.
Les rendements sont bons en Blancs, plus hétérogènes pour les Rouges, mais le volume global semble normal, avec une récolte 2011 d’environ 1,55 Millions d’hectolitres, soit 207 Millions de cols.
Les vins Blancs représentent 60,5% pour 31,5 % de Rouges et 8 % de Crémants.
Alors que le pire pouvait être envisagé pour les rouges, il y a du fruit et de la matière. Quant aux vins blancs, ils sont marqués par la vivacité, la fraîcheur et la minéralité. Mais les conditions climatiques délicates ont provoqué de grandes disparités d’une appellation à une autre, d’un climat à l’autre, d’un vigneron à un autre…
Les cours :
Les sorties propriété sont de 199 millions de bouteilles pour la campagne 2010 / 2011 contre 191 pour 2009 / 2010 et 182 pour 2008 / 2010. Eut égard aux bonnes ventes et à la forte demande du Millésime 2009, les cours restent soutenus.
2010 / 2011 a confirmé le retour de la croissance, tirée principalement par le marché export et les nouveaux marchés. Le marché intérieur ne progresse que très peu, soutenu par l’oenotourisme et la Grande Distribution. Les circuits traditionnels sont plus marqués par les difficultés économiques.

BEAUJOLAIS

La vigne a débourré nettement en avance à mi mars, et a poussé à un rythme très rapide, grâce au printemps chaud et sec, notamment avril et mai. Tout cela laissait présager des vendanges précoces. Mais courant août, pluies et fraîcheur ont sensiblement ralenti le rythme.
Grâce à la fin de l’été chaud et sec, l’état sanitaire s’est très bien maintenu. Le ban des vendanges a été proclamé le 24 août, mais beaucoup de vignerons ont préféré débuter 8 jours plus tard, afin de bénéficier du beau temps ensoleillé qui s’est installé.
Les vins de 2011 ont la structure des 2009 et le fruit des 2010 : nous devrions nous diriger vers une très bonne qualité, avec une moyenne des rendements autour de 45 hectos / hectare.
Les cours :
Les stocks sont toujours un peu lourds, surtout pour les Villages.
Cours en légère hausse à 160 / 165 € l’hl.
Commercialisation : France stable, légère progression à l’export.

VALLÉE DU RHÔNE

Année singulière, avec la pression des maladies dès la véraison et des maturations perturbées par des alternances brutales de chaleur et de pluies.
Les vendanges se sont déroulées de fin août au 20 septembre, avec des rendements moyens normaux, malgré des disparités selon les cépages et quelques zones grêlées.
Grande hétérogénéité sur les Grenaches, due notamment à l’étalement de floraison et à une charge élevée. La première moitié des vendanges a donné des vins un peu minces. Il fallait savoir attendre et la deuxième période a donné de beaux vins, concentrés et profonds, très équilibrés malgré les teneurs en alcool élevées. En général, le travail à la vigne a été payant (vendanges vertes, travail au sol) et donnera des vins avec une belle profondeur et une base aromatique intéressante
Syrah et Mourvèdre sont d’excellent niveau avec des vins pleins et complexes.
Les Syrah septentrionales sont particulièrement bien réussies, la fin de l’été ayant été plus ensoleillée que dans le sud.
Les cours :
Ils sont à la hausse : Les premiers prix atteignent 95 € l’hl, contre 85 l’an dernier, et le prix moyen se situe autour de 110 à 120 € l’hl.
Commercialisation en légère baisse par rapport à 2010.

PROVENCE

Cycle normal. Seul aspect notable, un début d’été pluvieux ayant engendré des volumes et une disparité sanitaire (faible ampleur). L’état sanitaire est resté correct dans l’ensemble, grâce à la sécheresse d’avant vendanges ; les foyers à problème ayant été bien maîtrisés dans l’ensemble. Les vendanges ont été très précoces en bord de mer, mais ont duré longtemps, en particulier dans l’arrière pays. Elles se sont étalées sur 6 semaines au lieu de 4/5 habituellement. Récolte en légère progression (mais l’année précédente avait déjà un volume important). Les cours : Ils sont en légère hausse, aux dernières constatations, à savoir 148 €/hl en Côtes de Provence, 124 en Coteaux d’Aix, 107 en IGP/ vins de Pays. Les prix sont en progression régulière depuis 4 ans, avec une demande toujours accrue des vins rosés. Les cours sont relativement stables sur les hauts de gamme, plus tendu sur les rosés premiers prix, du fait de la concurrence notamment des vins du Languedoc. 60% du volume général de l'AOC est commercialisé en vrac sur la France. Les stocks sont particulièrement faibles, c’est la deuxième campagne + faible des 8 dernières années. Seulement 44 800hl de rosés sur les 3 principales AOC, particulièrement faible en Côtes de Provence, un peu + élevée en Coteaux d’Aix.

CORSE

On retrouve aussi un millésime très précoce. Pourtant l’hiver et le printemps frais et très pluvieux avaient provoqué un débourrement tardif. Mais l’été sec et caniculaire a accéléré l’enchaînement des stades de développement de la vigne. Ainsi la véraison s’est-elle déroulée à des dates normales, tandis que les vendanges ont commencé précocement le 20 août. La majorité des vendanges ont achevé d’être rentrées le 15 septembre.

LANGUEDOC-ROUSSILLON

La fleur a eu 3 semaines d'avance, progressivement perdue avec un été plus frais et humide que d'habitude. Si les pluies de juillet ont été appréciées par les vignerons, les orages de la mi-août ont pu rendre l’équilibre sanitaire précaire, dans certains secteurs. Ailleurs, notamment dans les coteaux du Languedoc, la chaleur est arrivée à partir du 5 août et a accéléré la maturation. Le mois de Septembre a magnifié le millésime, avec du soleil, du vent du nord et des nuits fraîches. Les conditions de vendanges ont été idéales, avec des raisins bien mûrs, et une récolte plus abondante que les années précédentes.
Les blancs sont vifs, explosifs en fruits frais, les rouges sont sur les arômes de petits fruits rouges, assez tendres au niveau des tanins et longs en goût : Les grands vignerons ont préféré privilégié l’élégance à l’extraction. Il n’est pas rare toutefois de trouver des degrés très élevés.
On est revenu sur des rendements normaux, soit plus de 20% de volume par rapport à 2010.

SUD-OUEST

Hiver peu rigoureux et peu pluvieux pénalisant le début de campagne d’un déficit hydrique qui fut maintenu et même aggravé par un Printemps très sec ; la sortie du bourgeon fut donc plutôt précoce (Madiran, Saint-Mont, Bergerac, Irouléguy).
Les gelées ne furent pas à craindre cette année, mais bien davantage le spectre de la sécheresse (Gaillac) car, excepté la première moitié d’avril, les mois de mai, juin et même la première quinzaine de juillet n’ont pratiquement pas été arrosés.
Cette menace de sècheresse se dissipa à partir de juillet qui apporta les pluies tant attendues et sur lesquelles les qualificatifs ne manquèrent pas : bénéfiques, opportunes, salutaires, "salvatrices" (nous sommes dans le Sud-ouest …).
Août fut conforme à la saison et l'on retrouve l'avance acquise jusqu'aux vendanges qui démarrèrent plus tôt que d'habitude (dès le 15 août pour les Bergerac blancs secs) et dans un parfait état sanitaire général à toute la région.
Pas de grêle cette année sauf à Tursan où une centaine d'hectares ont été touchés ; quelques attaques légères d'oïdium un peu partout furent facilement maitrisées.
C'est donc cette année encore, et le phénomène se remarque depuis plusieurs millésimes, un véritable "été indien" dont septembre et octobre nous gratifièrent ; à Gaillac, on a même craint un nouveau retour de sécheresse compensé par de légères pluies.
Partout, on a pris son temps pour vendanger, gage de finesse et de complexité ; la maturité phénolique (celle des tanins) y a gagné également.
Les vins rouges de ce millésime 2011 seront bien colorés, ronds voire souples (Tursan), faciles à boire rapidement avec des tanins soyeux (c'est un dénominateur commun à tout le Sud-ouest), très gourmands et fruités. L'acidité, bien que basse, est compensée par un pH correct. Ce ne seront pas des vins de garde sauf pour les cuvées élaborées spécialement pour cela ; le degré reste raisonnable.
Les vins blancs secs seront bien secs avec fraîcheur et arômes pour certains (Saint-Mont, Bergerac, Tursan), structure et concentration pour d'autres (Gaillac, Irouléguy).
Les vins rosés suivent les blancs avec fraîcheur et arômes. Cette catégorie représente une part grandissante des vins du Sud-ouest où les rosés "de pressée" plus clairs et plus secs se substituent aux rosés dits "de saignée".
Les vins doux et liquoreux sont, cette année encore, les grands gagnants de la très belle arrière-saison ; pas de chaptalisation en 2011. Par contre, l'effet de Botrytis qui demande un minimum d'humidité dut céder la place au passerillage sur souche et le profit en revient aux vignobles qui le revendiquent de façon régulière ; je pense au Jurançon qui nous donnera cette année un grand vin que l'avenir devrait confirmer.
Données économiques : Les vins du Sud-ouest se vendent bien ; les cours sont stables et les volumes 2011 légèrement en hausse. Les ventes en vrac diminuent au profit de la bouteille ; les stocks ne donnent pas d'inquiétude. Certains vignobles abordent la grande distribution, d'autres l'export. L'avenir est plutôt souriant car les potentiels de développement en surface des vignobles est important et, au plan qualitatif, on assiste à un transfert des volumes de parcelles non vendangées "en vert" sur la catégorie des I.G.P. (ex vins de Pays) où la demande est forte, au bénéfice des A.O.P. dont la qualité se trouve ainsi améliorée.
La récolte 2011 est en hausse de 5 à 7%, par rapport à la moyenne quinquennale et par rapport à l’année passée.

BORDEAUX

Quelques faits marquants de la climatologie 2011 et ses conséquences : Un printemps hors normes tant en chaleur qu’en sècheresse. D’où une floraison très précoce (3 semaines d’avance par rapport à 2010) et très groupée début mai. Un stress hydrique précoce, avec un déficit très important de janvier à juin. Les pluies d’été n’ont pas vraiment ralenti la maturation et les vendanges ont débuté les 23 août pour les blancs des Graves, et à partir du 10 septembre pour les rouges, soit avec une dizaine de jours d’avance par rapport à 2010. Après un début orageux, le temps s’est mis au beau, voire très beau et très chaud, à partir de la deuxième décade. Les vendanges se sont prolongées sous le soleil jusque dans les premiers jours d’octobre.
Pour les vins moelleux, septembre a offert des conditions climatiques idéales, des journées chaudes et ensoleillées, des nuits fraîches, un vent de Nord-Est qui a permis une concentration rapide. Des conditions optimales pour le développement d’un beau botrytis concentrant de très beaux arômes tout en conservant une très belle acidité. Plusieurs belles tries, les dernières étant début octobre. Les rendements sont normaux, 6 à 7% de plus qu’en 2010, qui était le plus faible des 10 dernières années. Les sorties. Les stocks sont en baisse par rapport à la campagne 2009/2010. Pour les cours, une hausse de 5 à 10% est anticipée

VAL DE LOIRE

L’année a été particulièrement précoce, avec des vendanges commencées dès le 23 août. Les cépages précoces, récoltés parfois sous la pression des maladies cryptogamiques, notamment le Melon de Bourgogne et le gamay, ont nécessité un travail rigoureux de sélection, de trie et de vinification. Les cépages plus tardifs auront bénéficié de conditions plus clémentes, avec de très jolis Chenins chez les producteurs qui savaient maitriser les rendements. Les rendements sont hétérogènes. Le volume global devrait être en légère baisse par rapport à 2010 : à peine 3 millions hl contre 3,15 l’an dernier. Petite récolte en Muscadet, 420.000 hl, des rouges plutôt légers dans les secteurs les plus précoces de l’Anjou et du saumurois, avec des gamays assez fragiles et des cabernets mieux réussis et plutôt dans le fruit, avec toutefois un bon potentiel de couleur. Les bulles s’annoncent d’une acidité moins marquée qu’en 2010. Et il devrait y avoir de jolis moelleux de cépage chenin, chez les vignerons sérieux. Les sorties Entre le 1er août 2010 et le 31 juillet 2011, un peu plus de 1 900 000 hl sont sortis des chais (soit l’équivalent de 260 millions de bouteilles). Le bilan de campagne est stable dans un contexte de marché difficile pour la filière viticole. Les blancs progressent de 4% et les fines bulles de 2% (record de vente chez Vouvray et Montlouis). Petite baisse (-2%) pour rosés et rouges, avec toutefois des records de vente en rosé de Chinon, Saint-Nicolas-de-Bourgueil et Touraine-Noble-Joué. La tendance est également très positive pour les rouges de Nicolas-de-Bourgueil et de Saumur-Champigny, les rosés de Cabernet-d’Anjou, les Touraines-blanc ou les Crémants-de-Loire. Le Muscadet bénéficie d’une campagne en progression (+12%), dans une période morose.

CENTRE LOIRE

En dehors de la grêle qui a sérieusement touché tout un secteur du vignoble de Quincy le 2 mai, le climat est resté peu menaçant pour la récolte. Pas ou peu de maladies cryptogamiques. Les raisins étaient sains, avec des peaux épaisses, sauf pour 10% des parcelles, touchées par Botrytis et qui ont nécessité des tries. Les vendanges ont débuté le 1er septembre, sous le soleil chaud, et ont duré jusqu’au 25, avec quelques pluies sur la fin. Les rendements sont en général entre 45 et 60 hl/ha pour le sauvignon, 55 hl/ha pour les rosés et 50 hl/ha pour les rouges de Pinot. Les vins ont un petit manque d’acidité en blanc, toutefois facile à corriger. Très belle matière sur les rouges, avec des tanins équilibrés et un beau gras en milieu de bouche. Les cours : Ils sont assez stables depuis plusieurs années : entre 4,20 et 4,50 € le litre en vrac. Les stocks sont peu importants en blanc, et les ventes à l’export se portent bien. Rosés et rouges ont plus de difficulté à trouver des acheteurs, notamment à l’export.

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Chiffres par région (source Agreste) : production 2011 (en millions d’hl) ; production 2010 (en millions d’hl); variation

Alsace : 1.247 ; 922 ; + 35%
Champagne : 2.992 ; 2.477 ; + 21%
Bourgogne Beaujolais : 2.522 ; 2.283 ; + 10%
Jura : 118 ; 90 ; + 32%
Savoie : 127 ; 118 ; + 7%
Vallée du Rhône Provence : 5.456 ; 5.046 ; + 8%
Corse : 312 ; 341 ; - 2%
Languedoc-Roussillon : 14.500 ; 11.966 ; + 21%
Sud-Ouest : 3.916 ; 3.445 ; + 14%
Bordeaux : 6.125 ; 5.988 ; + 2%
Charentes : 8.935 ; 8.719 ; + 2%
Val de Loire : 3.016 ; 3.152 ; - 4%

AOP : 23,3 (2011) ; 21,7 (2010) ; +7%
Vins pour eau-de-vie : 8,4 ; 7,8 ; +8%
IGP : 14,5 ; 12,5 ; +16%
Autres vins (Sans IG et dépassements) : 4 ; 3,4 ; +18%

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Compagnie des Courtiers Jurés Experts Piqueurs de Vins de Paris

Laboratoire de dégustation et Bureaux, non loin de Bercy
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