Les Lauréades dans les Coteaux-du-Giennois

Article du 20-06-2012

 

Bizarrerie comme en connaissent certaines appellations, la capitale serait plutôt Cosne-sur-Loire que Gien. Cette dernière commune se trouve en effet à 45 km du coeur de l'appellation, qui se trouve plutôt à Cosne, et à Saint-Père.

Sancerre, Saint-Père, ça n'aurait pas mal sonné dans cette grande bande de terroirs à vins blancs qui comprend les appellations sancerre, menetou-salon, coteaux-du-giennois, quincy, reuilly, pouilly-fumé, pouilly-sur-loire, châteaumeillant.

Un groupe dans lequel on trouve, commercialement parlant, deux catégories de vins : ceux que les acheteurs (cavistes, bars à vins...) achètent parce que ça se vend, et ceux qu'ils achètent parce qu'ils ont envie de les vendre...

C'est donc dans les coteaux-du-giennois que cette année les Courtiers Jurés Experts Piqueurs de Vins de Paris organisaient le 18 juin leurs Lauréades, concours destiné à distinguer les meilleures cuvées dans des appellations méconnues. La dernière édition avait concerné le muscadet.

En l'occurrence les coteaux-du-giennois sont plus récents que méconnus : l'appellation date de 1998 (dans les trois couleurs, après une période en VDQS), la vigne a remplacé progressivement la polyculture, seuls 200 hectares sur 600 sont plantés en vignes, et les vignerons sont jeunes même si des vignerons de Sancerre et de Pouilly-Fumé commencent à s'installer.

Parallèlement, des mesures ont été prises pour améliorer la qualité - stratégie considérée à juste titre comme incontournable - au-delà des efforts consentis dans les années 80 en matière d'investissements (pressoirs pneumatiques, cuves inox, thermorégulation).

Echanges entre vignerons au sein du syndicat présidé par Philippe Poupat, mise en place d'un laboratoire indépendant (Cicavac), développement de la culture raisonnée (deux vignerons sont par ailleurs en bio)... l'évolution a été considérable depuis 15 ans.

Si historiquement, comme à Sancerre, les rouges étaient majoritaires, il n'en est plus de même depuis le phylloxéra, et les surfaces plantées en Sauvignon continuent à s'étendre, demande (notamment export) oblige.
D'ailleurs, les rouges (Gamay et Pinot exclusivement) font plus montre de variétés de styles (du rouge fruité très ligérien au vin de garde) que d'une typicité, introuvable.

11 jurés - fraîchement débarqués du train en provenance de la gare de Paris Bercy (logique !) et accueillis par les vignerons dont Michel Langlois (qui fit découvrir outre ses vins, des crèmes de fruits - mûres et cassis - exceptionnelles), et Benoît Roumet (photo) représentant les vins du Centre Loire, ont donc dégusté 38 cuvées des 15 vignerons actifs de l'appellation.

Les jurés ont souligné la qualité de la sélection dans son ensemble.

Trois vins blancs ont été récompensés (Cuvée Sans Complexe du Domaine de Villargeau, Les Tuileries de la Cave de Pouilly-sur-Loire, Les Beaux Jours d'Emile Balland); deux rosés (Cuvée Trocadéro de Philippe Poupat, le rosé du Domaine Couet), et un rouge (Cuvée Trocadéro de Philippe Poupat).

C'était l'occasion d'apprendre l'origine du nom de la cuvée "Trocadero" : les vignerons qui représentaient le vignoble à l'exposition universelle avaient simplement remarqué que le Trocadero dominait la Seine comme leur coteaux dominaient la Loire...

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Pour se loger "vigneron", le Domaine Couet à Saint-Père propose un gîte dans une maison indépendante.

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A noter : chaque année depuis 1994, les coteaux-du-giennois sont partenaires du Printemps de Bourges (à 60 km de là) avec une cuvée spéciale.

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