 Excellent week-end que celui des Journées européennes du patrimoine (les 15 et 16 septembre) pour assortir deux patrimoines culturels menacés : les vins et les corridas. La Corrida des Vendanges, qui marquait les 60 ans de la Féria nîmoise, présentait en effet aux aficionados une affiche rarissime (notamment un solo triomphal de José Tomas face à six toros) et offrait aux amateurs une occasion de replonger dans les adresses oenophiles de la ville. Entre une tradition tauromachique menacée malgré son inscription au Patrimoine culturel immatériel français (on a ainsi vu Libération supprimer la page hebdomadaire du grand chroniqueur Jacques Durand), et le patrimoine de la vigne et du vin malmené à divers titres, et bridé par les interprétations étriquées de la loi Evin, les liens étaient nombreux en ce week-end. En se rendant au vernissage de l’exposition de photos réalisée par Carlos Cazalis sur José Tomas, on dégustait ainsi une belle mais confidentielle (90 bouteilles) cuvée d’Eric Pfifferling (Domaine L’Anglore), joliment intitulée « Le rosé de José » (très vieilles vignes en bio, non filtré). C’était la joyeuse contribution du vigneron de Tavel à la dédicace concomitante de Jacques Durand et au soutien de sa nouvelle newsletter, la Page Taurine (abonnement à www.editions.atelierbaie.fr).
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Il n’y a pas de féria sans un passage au Wine Bar, face aux Arènes, mais pour les imprévoyants, il n‘y avait plus de place pour les repas (Michel Lhermet aurait pu inscrire No hay Billetes devant sa terrasse)… Heureusement, il existe d'autres établissements, comme le Lisita, avec l’impressionnante carte des vins de Stéphane Debaille, le sommelier. Dans les jardins de l’Hôtel Imperator, lieu de passage incontournable, on assistait le samedi après-midi à l’exécution par le peintre Erwin Dazelle d’une toile célébrant la rencontre du vin et de la tauromachie (voir ICI).
Le tableau sera mis aux enchères au profit de Paysans sans Frontières, au courant du mois de novembre à l’Hôtel. L’Hôtel Imperator est d'ailleurs régulièrement un point de rendez-vous convivial et festif pour les amateurs de vins. Conseillé par les Caves 41, inégalable adresse vineuse de Nîmes (ce n’est pas dans le centre, mais il leur faut bien sûr un peu de place pour loger leurs presque 1.500 références de vins de grande qualité), l'établissement organise Les Belles Rencontres du Vin, le 20 de chaque mois, de 19 h à 23 h. Les prochaines dates pour 2012, évidemment, les 20 de septembre, octobre novembre et décembre.
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Le soir, les Costières de Nîmes avait investi la belle cour entre le Musée du Vieux Nîmes (exposition Picasso et Françoise Gilot jusqu’au 7 octobre) et la Cathédrale pour une bodega d’anthologie. Notons sur nos agendas que l'’Appellation organise le dimanche 25 novembre une balade inédite dans la ville de Nîmes. Au programme : 6 haltes gastronomiques préparées par de grands noms de la cuisine locale (Lisita, Wine Bar, Vincent Croizart, Plaisir des Halles, Imprévu) au coeur des monuments emblématiques de la cité gardoise. À chaque étape, les vignerons de l’appellation proposeront aux participants de découvrir une sélection de leurs meilleures cuvées (départ de 11h00 à 14h00 - prix : 58€ par personne). On en profitera pour signaler l’impulsion donnée en matière d’oenotourisme par les Costières-de-Nîmes, récompensées pour leur Charte Paysagère en 2009 par le Prix René Renou. Par ailleurs, le Pays Garrigues et Costières de Nîmes et l'Agglomération Nîmes Métropole viennent de créer pour les oenophiles des formules de découvertes des vignobles : Amicalement vin, Promenons nous dans les vignes, La belle échappée, Le bonheur est dans les vignes. A suivre sur : www.pays-garriguescostieres.org et la page Facebook dédiée.
On s’en serait douté, festif, patrimoines et développement territorial vont bien ensemble… et ce n'est pas étonnant que l'Université de Nîmes ait créé au Lycée de Rodilhan la première licence professionnelle "Oenotourisme et Projet Culturel" de France. Photos (de h. en b.) - Eric Pfifferling, et le Rosé de José - Illustration de l'affiche des Belles Rencontres du Vin - La terrasse du Wine Bar de Michel Lhermet A lire : le portrait de Jacques Durand par Mika Bierman ICI
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