 Il fût un temps où les vins, une fois arrivés en Martinique, faisaient demi-tour. Au XIXème siècle, ce fut en effet la mode du bordeaux « retour des îles ». Comme il y eut à Londres, au XVIIème siècle, des vins de Porto « retour de Terre-Neuve » et au XVIIIème des vins de Madère « retour d'Inde », avec le sentiment que ces allers-retours amélioraient le vin. Aujourd'hui, le vin a fait sa place, et certaines caves particulières de la Martinique sont réputées pour leur richesse. Avec une température locale d'environ 26° et une hygrométrie entre 70 et 85 %, le stockage des vins demande une attention particulière. Le vin jeune est plus cher qu'en métropole, mais son prix a tendance à baisser au cours de son vieillissement en raison des risques attachés à sa conservation. Côté consommateurs Les goûts sont traditionnellement orientés sur les bordeaux, ou les bordeaux très boisés (ce qui tient sans doute à la tradition des vins acheminés par fûts depuis la métropole). Les bourgogne ont peu de succès : « c'est une catastrophe, confie Vincent Itier, fondateur du Club 120. Ils ne supportent pas le voyage, sauf quand ils viennent par avion ». Une solution - on s'en doute - au prix prohibitif. Les vins sont d'ordinaire acheminés par cargo (au mieux, en container réfrigéré). Le nord de la Vallée du Rhône est plus présent. Par ailleurs, Martinique et Guadeloupe sont réputés les départements les plus amateurs de champagne. Pour l'oenologue Marc Sassier, responsable de production des rhums Saint-James, certains vins bénéficient particulièrement du climat martiniquais, sans doute en raison de l'hygrométrie : les saint-nicolas-de-bourgueil, les crus de Beaujolais (notablement le brouilly...).
Côté production L'étonnant est qu'on a failli faire du vin à la Martinique. Si depuis Napoléon, pour des raisons de concurrence avec la métropole, il n'y avait pas de droits de plantation, la plantation à titre expérimental serait aujourd'hui possible.
Du raisin de table pousse à Saint-Anne, dans le sud de l'île. Il suffirait de surgreffer. L'expérience, envisagée, n'a pas été tentée.
Côté amateurs
Marc Sassier a créé avec quelques amis « Arômes et Voluptés » un club d'amateurs et de dégustation qui organise des tables d'hôtes autour de vins significatifs. Contact : aromesetvolupté@wanadoo.fr ou Jean-François Ferdinand au 06 90 54 04 77. Côté cavistes
Le marché du vin à la Martinique est animé par des importateurs-distributeurs. Certains sont des marchands de vins, d'autres des marchands. Deux adresses sont à conseiller. A Fort-de-France La Cave à Vins, restaurant et épicerie fine 124, rue Victor Hugo 97200 Fort-de-France 05 96 70 33 02 Au Lamentin, tout près de l'aéroport, le Club 120 de Vincent Itier. Il a réussi à convaincre sa clientèle de la qualité des crus du Beaujolais. C'est la bonne adresse pour faire livrer vins, champagne, verrerie... à vos amis depuis la métropole. Le Club 120 zone de Manhity 97232 Lamentin 0596 51 58 81 (ne pas héster à téléphoner pour se faire guider) Un Club 120 Restaurant a ouvert à Fort-de-France, avec des formules, et une dégustation de fromages à toute heure. 65, route de Didier 97200 Fort-de-France 0596 56 78 75
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