Route des Vins (et du Rhum) en Martinique

Article du 15-04-2007

Il fût un temps où les vins, une fois arrivés en Martinique, faisaient demi-tour.

Au XIXème siècle, ce fut en effet la mode du bordeaux « retour des îles ». Comme il y eut à Londres, au XVIIème siècle, des vins de Porto « retour de Terre-Neuve » et au XVIIIème des vins de Madère « retour d'Inde », avec le sentiment que ces allers-retours amélioraient le vin.

Aujourd'hui, le vin a fait sa place, et certaines caves particulières de la Martinique sont réputées pour leur richesse.

Avec une température locale d'environ 26° et une hygrométrie entre 70 et 85 %, le stockage des vins demande une attention particulière. Le vin jeune est plus cher qu'en métropole, mais son prix a tendance à baisser au cours de son vieillissement en raison des risques attachés à sa conservation.

Côté consommateurs

Les goûts sont traditionnellement orientés sur les bordeaux, ou les bordeaux très boisés (ce qui tient sans doute à la tradition des vins acheminés par fûts depuis la métropole).

Les bourgogne ont peu de succès : « c'est une catastrophe, confie Vincent Itier, fondateur du Club 120. Ils ne supportent pas le voyage, sauf quand ils viennent par avion ».

Une solution - on s'en doute - au prix prohibitif. Les vins sont d'ordinaire acheminés par cargo (au mieux, en container réfrigéré).

Le nord de la Vallée du Rhône est plus présent. Par ailleurs, Martinique et Guadeloupe sont réputés les départements les plus amateurs de champagne.

Pour l'oenologue Marc Sassier, responsable de production des rhums Saint-James, certains vins bénéficient particulièrement du climat martiniquais, sans doute en raison de l'hygrométrie : les saint-nicolas-de-bourgueil, les crus de Beaujolais (notablement le brouilly...).

Côté production

L'étonnant est qu'on a failli faire du vin à la Martinique. Si depuis Napoléon, pour des raisons de concurrence avec la métropole, il n'y avait pas de droits de plantation, la plantation à titre expérimental serait aujourd'hui possible.

Du raisin de table pousse à Saint-Anne, dans le sud de l'île. Il suffirait de surgreffer. L'expérience, envisagée, n'a pas été tentée.

Côté amateurs

Marc Sassier a créé avec quelques amis « Arômes et Voluptés » un club d'amateurs et de dégustation qui organise des tables d'hôtes autour de vins significatifs.
Contact : aromesetvolupté@wanadoo.fr ou Jean-François Ferdinand au 06 90 54 04 77.

Côté cavistes

Le marché du vin à la Martinique est animé par des importateurs-distributeurs. Certains sont des marchands de vins, d'autres des marchands.

Deux adresses sont à conseiller.

A Fort-de-France
La Cave à Vins, restaurant et épicerie fine
124, rue Victor Hugo
97200 Fort-de-France
05 96 70 33 02

Au Lamentin, tout près de l'aéroport, le Club 120 de Vincent Itier. Il a réussi à convaincre sa clientèle de la qualité des crus du Beaujolais. C'est la bonne adresse pour faire livrer vins, champagne, verrerie... à vos amis depuis la métropole.

Le Club 120
zone de Manhity
97232 Lamentin
0596 51 58 81 (ne pas héster à téléphoner pour se faire guider)


Un Club 120 Restaurant a ouvert à Fort-de-France, avec des formules, et une dégustation de fromages à toute heure.
65, route de Didier
97200 Fort-de-France
0596 56 78 75

Route du Rhum, du Nord au Sud

 

Les rhums agricoles de la Martinique sont AOC depuis 1996. Ils sont classés en trois catégories : les rhums blancs, les rhums élevés sous bois (12 à 18 mois de foudres de chêne), les rhums vieux (3 ans minimum de fût de chêne).

 

A visiter

A Macouba, la rhumerie de Fonds-Préville, Rhum JM, le meilleur rhum vieux

A Basse-Pointe, la Plantation Leyritz permet de comprendre ce qu'était une exploitation agricole aux XVIIIéme et XIXéme siécles.

A voir aussi, l'Habitation Clément au François (pas de distillation)

A Sainte-Marie, le Musée du Rhum Saint-James (0596 69 30 02) qui enregistre 30.000 visiteurs par an.

A Rivière-Pilote, visite de la distillerie La Mauny et à Trois-Rivières, visite de la distillerie et exposition sur l'histoire de la canne.

A Fort-de-France, La Favorite, ancienne route du Lamentin, avec ses broyeurs en cuivre

A Saint-Pierre, la Distillerie Deppaz, très « américaine », avec vue sur la mer

 

Photo ci-contre : le brûlage permet de préparer la récolte manuelle en éliminant herbes basses et ... serpents.

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