 Oui, le vin est un produit culturel. Tout le monde s’entend là-dessus. « Le vin est l’une des choses les plus civilisées du monde », aimait à dire Hemingway. Doublement. En tant que produit de la culture, des civilisations, nourri de techniques et de savoir-faire en amont. Puis en aval produit culturel, générateur de mythes, de religions, d’œuvres artistiques.
Le vin, c’est de la pure culture ! Il « n’est pas seulement un objet de plaisir, mais un objet de savoir et le plaisir dépend du savoir » (I drink, therefore I am, Roger Scruton). Non, le vin, produit culturel, jardin de connaissances, n’a pas la reconnaissance qu’il mérite, et encore moins dans le pays qui fut longtemps considéré comme la fille aînée de Bacchus, la France. Oui, ne pas prendre en compte la puissance culturelle du vin, c’est faire le jeu des discours prohibitionnistes.
Limiter, par omission, le vin à une boisson leur laisse le champ libre pour le combattre comme un simple breuvage alcoolisée, dont il faudrait éradiquer la consommation. Les arguments avancés par les experts opposés à un hygiénisme arbitraire, et favorables à une consommation modérée de vin sont nombreux sur les plans économiques, médicaux, sociologiques, pédagogiques … Il leur manque d’évoquer le risque du sabordage d’une des richesses patrimoniales plurimillénaires de la France. Il leur manque de souligner que la connaissance des vins et des vignobles rend simplement la vie plus riche.
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