 C’est à un oenotourisme particulier que nous convie Lawrence Osborne, journaliste, écrivain irlandais et buveur, qui publie The Wet and the Dry, A Drinker's Journey.
« Drinking my way across the Islamic world » Son objectif de voyage ; découvrir ce que peut être sa vie d’« alcoolique en quelque sorte » dans des pays musulmans où boire de l’alcool est méprisable, clandestin, dangereux, encadré par des « permis de boire » (comme au Pakistan), interdit voire mortel, que ce soit pour les musulmans ou les étrangers. Cette odyssée passe ainsi par le sultanat d’Oman, les Emirats, Java… en incluant des pays où paradoxalement (mais historiquement) l’alcool est encore produit. L’auteur visite par exemple le Domaine des Tourelles dans la plaine de la Bekaa ; la winery égyptienne Egybet, qui produit des vins à base de cépage Bannati et la Brasserie Murree au… Pakistan. « As with wine, a drink cannot be understood without seeing where it comes from » L’auteur qui souhaite découvrir aussi ce qu’il devient s’il arrête de boire ne laisse pas de côté la part autobiographique : l’héritage familial irlandais ; les relations de couple avec ou sans l’alcool ; l’heure de son apéritif (18 h 10) ; ses bars de prédilection entre arak, absinthe, gin, vodka et raki (le Bridge Cafe de New York où vit l’auteur, le Time Out de Beyrouth, l’Ally Pally d’Abu Dhabi ou l’Orient Bar du Pera Palace)… Le parcours nous dessine les noblesses, les mystères, les gouffres du boire, de l’ivresse, de l’assuétude, et constitue une mine d’informations ; depuis l’origine du mot « bar » aux pure malt de l’Isle de Jura, en passant par la distinction entre la fermentation, d’origine grecque (et d’essence organique et mystique) et la distillation, d’origine arabe, fruit de la rationalité et de la science. |