Oenovidéo 2006 - Interview de Nicolas Rostan

Article du 10-06-2006


Vous présentez au festival Oenovideo deux portraits de vignerons, Jean-Michel Deiss et Anselme Sélosse. Pourquoi et comment les avez-vous choisi ?

Avec Jérôme Pierdet, producteur, rien ne nous prédestinait à réaliser des films dans le domaine du vin, mais nous avions une certaine éthique, une certaine vision des vignerons que nous voulions rencontrer et faire découvrir.

Jean-Emmanuel Simond, l'auteur de la série, est lui un professionnel du monde viticole. Sa société organise des voyages oenologiques et des dégustations (www.oenotropie.com). Il a orienté nos choix.

Nous avons réalisé 24 portraits de 13 minutes avec un éventail varié ; pour ce qui est des personnalités, des régions (et nous avons eu le soutien des interprofessions), des vins produits. Nous avons veillé à dessiner un paysage équilibré : Anselme Sélosse qui ne travaille qu'avec ses raisins, mais aussi Ruinart qui achète les productions des vignerons.

Quel est le but poursuivi vis-à-vis des spectateurs ?

Ce sont des portraits qui intéressent d'abord ceux qui ont une connaissance du vin. Mais nous avons veillé à ce qu'ils soient accessibles à ceux qui sont intéressés sans avoir un bagage d'oenologue – y compris les jeunes dont on dit trop souvent qu'ils n'apprécient pas le vin.

Chaque épisode commence par présenter rapidement un vin, mais s'intéresse ensuite de près à cette équation « vin = terroir + personne ». Des personnes différentes feront avec le même terroir des vins différents. C'est d'autant plus vrai quand ces personnes sont des personnages... Ce qui nous intéresse au fond, ce sont les vignerons qui ont une réflexion. Une réflexion autour de l'histoire, autour de la culture, autour de l'élevage du vin, voire même autour de la façon dont il est vendu...

Est-ce que Mondovino a ouvert la porte à une vague de films sur le vin et les vignerons ?

En fait, l'idée nous est venue avant la sortie de Mondovino. Nous avons entendu parler du film par Etienne de Montille quand nous tournions chez lui le pilote de la série. Mais, on sentait que le monde du vin bougeait, et qu'il y avait place pour une nouvelle approche de ce monde. C'était dans l'air. La question ne se posait plus : il ne s'agissait pas pour nous de faire des films sur des bouteilles de vins, des « films de cuisine ». Il s'agissait de réaliser des portraits de vignerons, de portraits d'artistes pour lesquels le moyen d'expression, c'est le vin.

Ces vignerons... ils ont été faciles à approcher ?

Oui, tout à fait. Nous n'avons pas pu consacrer à chacun d'eux plus de deux ou trois jours. Mais tous ont été heureux de susciter notre intérêt, d'expliquer, de raconter, de se confier... Les tournages ont été étonnamment simples, même lorsqu'ils rencontraient des difficultés comme Jean-Michel Deiss avec des vendanges pluvieuses... De plus, aucun n'a considéré qu'il y avait là un outil de promotion commerciale.

Quels sont vos projets ?

L'ensemble de la série a été réalisé en 2005. Nous sommes en phase de montage pour la plupart des épisodes. Ils seront diffusés sur le cable, sur la chaîne Odyssée, à partir d'octobre.
En fonction de l'intérêt, il est bien sûr envisageable de les éditer en DVD et de réaliser d'autres portraits. Il y a tant de vignerons passionnés et passionnants !

Propos recueillis par André Deyrieux
Mai 2006

Photos :Oenovideo

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