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Brèves
Le Petit Fussner | 03-10-2021
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A Livres en Vignes, l’événement œnoculturel de la Bourgogne, qui se tient chaque année au château du Clos de Vougeot, ont été présentés deux livres liés à ce haut lieu où souffle l'esprit du vin, avec ses traditions, sa noblesse et sa convivialité. Sur le château et le vignoble du Clos de Vougeot - clos de murs et qui couvre 50 hectares 95 ares et 76 centiares partagés entre quelque 70 propriétaires – il faut lire Le Clos de Vougeot, L'âme du vignoble bourguignon du regretté Jean-François Bazin et de Laurent Gotti (Dunod, 29 €). Plus inattendu, voici sous la plume de Richard Fussner, le directeur du château du Clos de Vougeot, Le Petit Fussner, « dictionnaire futile et cependant indispensable de la langue française », aux éclairages pertinents et impertinents. Bien sûr, parmi les 2022 mots présents, l’auteur, ancien sommelier international, ne manque pas de nous faire déguster les définitions de « double magnum », « douze degrés cinq », « kil », « nectar », « œnotourisme », « pinard », etc. Ne tirons que deux exemples de cette collection : « Crémant : Et l’homme, rongé de remords, créa le champagne » ; « Vin : sujet d’une rare complexité dont n’espérez jamais percer tous les mystères avant que la Faculté ne vous interdise d’en boire. » (Les Éditions du Sékoya, 25 €)
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Un Calendrier pour les cavistes | 16-05-2021
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Voici un outil idéal pour animer son point de vente. Et ce, tout au long de l’année. Le Calendrier perpétuel de la vigne et du vin permet d’aller plus loin que les grandes dates qui rythment rituellement l’année : fête des pères ou des mères, fin d’année, Beaujolais nouveau… Chaque mois apporte son lot de dates vineuses. Leur richesse, en termes d’histoire, de culture, de pistes de compréhension de la vigne et du vin est particulièrement apte à nourrir l’actualité, les actions de promotion commerciales, les événements - dégustations, formations - du caviste. Du caviste œnoculturel, pourrait-on dire ! Prenons le mois de mai par exemple. Un mois bien fleuri où l’étymologie du muscat rejoint celle du muguet, occasion de présenter les sept grands Vins Doux Naturels de muscat français. Le mois de saint Urbain (le 25) cher au vignoble alsacien et propre à une découverte de ses grands crus. Celui de la journée internationale de la diversité biologique – pour faire connaître les vignerons qui en favorisent l’expression dans leurs parcelles. Celui de l’anniversaire du jugement de Paris. Le Calendrier rappelle aussi les travaux de la vigne (c’est le moment des travaux en vert) et de la vinification ; les produits de saison (comme les morilles et les petits pois) à accompagner de cuvées adaptées ; les événements œnotouristiques… Il n’y manque pas non plus de citations à reporter sur les ardoises de la vitrine. Ainsi de cet extrait du poème Mai de Guillaume Apollinaire : « Le mai le joli mai a paré les ruines De lierre de vigne vierge et de rosiers Le vent du Rhin secoue sur le bord les osiers Et les roseaux jaseurs et les fleurs nues des vignes. » Le Calendrier perpétuel de la vigne et du vin, ce sont plus de deux cents pages remplies d’anecdotes, de faits, de storytellings qui en font un vrai vade-mecum calendaire du caviste. Le Calendrier perpétuel de la vigne et du vin Collection Culture & Vin, Éditions Ellipses, 18 € https://www.editions-ellipses.fr/accueil/10812-le-calendrier-perpetuel-de-la-vigne-et-du-vin-9782340043473.html
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Avignon intègre le réseau des vignes urbaines | 27-11-2020
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Le Clos de la vigne du palais des Papes d’Avignon devient la neuvième vigne urbaine de l'UVA (Urban Vineyards Association). Elle rejoint ainsi Turin, Sienne, Montmartre, Venise (deux vignes), Milan, Palerme et Lyon. Seule vigne intra-muros d’Appellation d’origine, le Clos de la vigne du palais des Papes se situe dans le centre historique d'Avignon, surplombant le Rhône sur le rocher des Doms, le célèbre éperon rocheux sur la rive gauche du Rhône. Propriété de la Ville d’Avignon, le Clos est inséré dans un paysage urbain grandiose. La vigne a été plantée en 1997 par l’association des Compagnons des Côtes du Rhône qui la gère et en assure l’entretien avec la collaboration régulière du lycée viticole d’Orange. La vigne compte 540 souches de 12 cépages emblématiques. urbanvineyards.org
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Livres en Vignes au Clos de Vougeot | 24-08-2020
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Comme chaque année, et pour la 13e année, des vendanges culturelles vont se dérouler au château du Clos de Vougeot. La fondatrice de Livres en Vignes, Evelyne Philippe, réunira sous la présidence de Yann Queffelec (Les noces barbares, Prix Goncourt 1985) une centaine d’auteurs pour le week-end des 26 et 27 septembre. Des auteurs de « littérature générale » mais aussi des écri-vins tels que (à l’heure actuelle) Jean-Pierre Amoreau (Plus pur que de l’eau, les secrets d’un vin mythique) ; André Deyrieux (Cinquante jours pour comprendre autrement le vin) ; Robert Plageoles (Vignes premières, vignes de demain) ; Jacky Rigaux (Gevrey-Chambertin , joyau des climats de Bourgogne) ; Fabien Rodhain (Le vin de la discorde) ; Marc-André Selose (Les goûts et les couleurs du monde ; une histoire naturelle des tanins, de l’écologie à la santé) ; Frédéric Villain (Grands vins de Bourgogne Guide des meilleurs crus et climats de Côte-d'Or au XIXe siècle) ; Christelle Zamora (Le vin et la dégustation intuitive). Tout le programme de cette fête littéraire, de ses débats, de ses animations et de ses prix littéraires se trouve sur www.livresenvignes.fr.
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Alain Marty œnotouriste | 19-07-2020
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Homme de business et de vin, Alain Marty est aussi homme de partage et de pédagogie. Il vient de publier Œnotourisme & Spiritueux, un ouvrage qui a le mérite de prendre le candidat œnotouriste par la main et de lui donner les éléments simples nécessaires à ses premiers voyages dans les vignobles de France et du monde. Après avoir délivré quelques clés de l’histoire du vin et de l’œnotourisme, le livre présente un carnet de visites sélectionnées et commentées (cinq pour le Bordelais par exemple, mais d’autres adresses sont citées). L’ouvrage est clair et, grâce à l’abondance des cartes et des illustrations, attrayant. On sauterait volontiers de Marco de Bartoli (Marsala) à la bodega Colomé (Salta), du château de Pennautier près du canal du Midi à l’île de Santorin chez Matthew Argyros. Près d’un quart du livre est consacré au spiritourisme (rhum, whisky, armagnac, gin…), une manière pour Alain Marty de préparer les esprits à l’organisation, en 2021 et par ses soins, du premier Mondial de l’œnotourisme et du spiritourisme.
Œnotourisme & Spiritueux en France et dans le monde (Eyrolles), 2020, 24 €
www.alainmarty.fr
www.invinoradio.tv
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Le dernier verre de François Villon | 06-07-2020
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« Ung traict but de vin morillon, Quant de ce monde voult partir. » Ce sont les deux derniers vers du Testament de François Villon, monument littéraire où aucun mot ne vient au hasard. Celui de « morillon » est attesté depuis 1283 ; il désigne une variété de raisin noir et tire son nom de la couleur more, maure, foncée… Le cépage est connu en Bourgogne sous le nom de pinot et dans l’Orléanais – énorme vignoble au Moyen Âge – sous celui d’auvernat. À Paris au XVe siècle, le vin coule à flots. Les trois-quarts des terres cultivées d’Île-de-France le sont en vigne. La qualité est loin d’être au rendez-vous ; les vins, en majorité blancs, sont acides. Les manipulations sont fréquentes malgré les contrôles de la prévôté des marchands : on rajoute de la craie pour masquer l’acidité, on sucre avec du miel, on rajoute de l’eau. « Desmembrez soient à quatre grans chevaux, / Les taverniers qui brouillent nostre vin », s’emporte le poète. Pourtant, certains vins se distinguent et abreuvent ceux qui peuvent les payer ; ils sont d’Argenteuil, de Chaillot et de Suresnes ou, de moindre qualité mais acceptables, d’Issy, de Vanves et de Vaugirard. Il y avait des vignes de morillons à Vaugirard (une rue en a gardé le nom). Le vin de morillon est de consommation agréable : que Villon souhaite en boire à son dernier moment est compréhensible. D’autant que par sa couleur et son nom, ce vin s’associe bien à la mort. Villon aime à jouer sérieusement avec les mots : mort Villon et morillon. Boire, la seule chose à faire avant de mourir. Les gestes finaux du poète sont en tout cas déterminés. C’est du vin qu’il boit comme il en a bu autant que possible, loin de la « froide eau » de la prison de Meung-sur-Loire citée au tout début du Testament. C’est d’un trait qu’il le boit. C’est de sa volonté qu’il part, la vie ne lui est pas enlevée. Deux ans après ces vers, Villon, banni de Paris, disparaît ; on n’entend plus parler de lui. Il laisse son Testament, et comme dans le Nouveau Testament, le Christ à son dernier repas (« Buvez-en tous car ceci est mon sang », Matthieu 26.28), Villon partage avec nous son dernier verre de vie.
« Saichiez qu’il fist, au departir : Ung traict but de vin morillon ».
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Le vignoble de Saint-Malo | 19-06-2020
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Des études très précises révèlent l’ancienneté de la culture de la vigne autour de Saint-Malo, dans l’arrière-pays malouin, dénommé Clos-Poulet. A bien y regarder, la région connait moins de pluies qu’à Bordeaux et plus de soleil qu’en Champagne. Saint Malo (ou Maclou) était d’ailleurs aussi vigneron comme le rapporte la chronique lorsqu’il va « cultiver une vigne qu'il avait trouvée en ce pays ; il bêchait au pied des ceps, il coupait toutes les branches qui auraient pu nuire ». Du XIe au XIIIe siècles, l’exploitation appartient comme souvent à des monastères, notamment suite à des donations. Exploitation pour le vin, perception de dîmes ; les intérêts alimentaires, spirituels et économiques de la possession de vignes se confondent. Ensuite, les possessions des seigneuries font état de vignes et de « preczouers » (pressoirs). On connaît l’existence de vignes tout autour de la Rance : à Dinan, Saint-Méloir des Ondes, Lancieux, Ploubalay, Créhen et à Saint-Suliac, très réputé, donnant des « pipes de vin breton du creu de Sainct Sulia. » Le vignoble de la Rance, le plus septentrional de Bretagne, n’est plus mentionné au-delà du XVIIIe siècle. La concurrence des vins parisiens, poitevins et même bordelais en est la cause. A Saint-Suliac, le mont Garrot domine du haut de ses 73 mètres toute la vallée de la Rance. Il est réputé abriter, pliée en sept, la dépouille de Gargantua. Depuis 2003, des passionnés - l'association des Vignerons de Garo - font renaître le vignoble, une parcelle exposée plein sud de 1 000 pieds de chenin (et de rondo, un hybride peu local). A quelques kilomètres au nord, à Saint-Jouan-des-Guérets, Édouard Cazals vient de créer, en 2019, la parcelle des Longues-Vignes (nom connu depuis 1600), deux hectares plantés de 9 000 pieds de chardonnay, pinot noir et grolleau. Les premières vendanges sont prévues pour l'automne 2021 ! Enfin, un peu plus à l’est, un projet associatif de plantation de chardonnay a vu le jour à Mont-Dol, au-dessus de la baie du Mont-Saint-Michel. Un vignoble, c’est une dynamique géohistorique : l’histoire peut faire défaut, mais la géographie reste !
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Œnotourisme : le vin n'y suffira pas | 20-04-2020
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Le drame du virus et du confinement vient de le démontrer. La vente de vins, sa consommation ont chuté. Pour la consommation dans les cafés et les restaurants bien sûr puisqu’ils sont fermés. Dans la grande distribution, chez les cavistes aussi même s’ils s’organisent pour la livraison à la porte (résurrection de l’ancienne vente à huis coupé et pot renversé) ou à domicile. Le consommateur n’est plus là. L’heure n’est pas à la fête ; on annonce une chute des ventes supérieure à 60 % pour le Champagne. Surtout, le vin n’est plus une boisson culturellement ancrée dans les comportements de consommation. Ce coup d’arrêt n’est pas paradoxal au vu de la consommation de vin depuis vingt ans : elle a chuté de 28 %. Il faut donc avoir présent à l’esprit qu’un œnotourisme qui ne s’adresserait qu’à un public d’amateurs pointus de vin (les Mimi, Fifi et Glouglou du dessinateur Michel Tolmer), se limiterait à une population honorable mais limitée. Ces dernières années, l’œnotourisme a pu progresser grâce à la floraison d’événements œnogastronomiques, de balades et d’escapades gourmandes, attirant une clientèle épicurienne amatrice de bons moments, de petits plats, de musique, de soleil et (mais juste un peu) de vins. Cette offre pléthorique est peut-être un peu répétitive aujourd’hui et peut risquer de lasser. L’œnotourisme aujourd’hui doit conquérir une clientèle nouvelle, celle des touristes, les touristes classiques qui résident loin ou tout près, les amateurs de paysages, d’art, de culture et d’histoire, ceux qui vont quelque part pour comprendre la personnalité originale des destinations qu’ils visitent. Cet été nous irons dans les vignes Les vignobles ont des richesses à profusion pour cette clientèle. Encore faut-il montrer qu’un vignoble (ses lieux, son histoire, sa dynamique géohistorique) n’est identique qu’à lui-même. Il faut donner la compréhension et le goût des spectacles culturels que constituent les différents vignobles. Cela demande de raconter autre chose que nos 450 AOC et IGP. Ça tombe bien parce qu'un vignoble c'est bien plus que du vin et que mille histoires distinguent nos vignobles les uns des autres. Alors, oui, cet été nous irons dans les vignes. Parce que les vignes, ce sont des rencontres. Parce que les vignes, ce sont des jours heureux. Les vignes, ce sont des sagesses. mais surtout parce que les vignes, ce sont des patrimoines œnoculturels, ce sont des histoires. Non tant pour apprendre que pour comprendre. Pour comprendre notre histoire, nos traditions. Et finalement, comme disait Anatole France, « ce n'est qu'avec le passé qu'on fait l'avenir », du moins un avenir qu’on aimera.
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Le Wuhan viticole | 15-04-2020
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Les temps qui courent nous montrent chaque jour les bienfaits de la création du vivant, de son appropriation vénale et de l'absence de sa maîtrise. Le monde viticole heureusement n'est pas en reste. Il y a 150 ans des amateurs passionnés de variétés de raisin du monde injectèrent dans les vignobles français, européens et mondiaux un insecte dévastateur qui détruisit pour l'éternité les racines originelles des vignes. Aujourd'hui, des fétichistes de la manipulation génétique jouent à touche-éprouvette pour créer des Frankenstein ampélographiques. Leur intérêt le plus sûr est de générer des marques, des brevets, des titres de propriété, et des revenus. Les nouvelles variétés sont 30 % plus chères que les traditionnelles : 2,20 euros le plant au lieu de 1,40 en moyenne.
Aucune recherche sur les patrimoines ampélographiques existants, sur la formidable diversité des cépages historiques, n'ouvre ces perspectives financières. (On notera qu'il en est de même des fameux hybrides interdits depuis 1934, et patrimoniaux dans certains vignobles : ils ne peuvent pas faire l'objet d'une appropriation). Après avoir développé des modes de viticulture vicieux et dissous le goût du terroir, on crée des variétés (n'utilisons pas le mot sacré de cépage, qui exclut tout croisement) pour résister aux conséquences mêmes que ces pratiques entraînent sur le matériel végétal. Que la visibilité sur les capacités pérennes de ces résistances soit nulle est sans importance au regard de la création vénale de ces variétés. Il y a deux changements de nature entre les hybrides historiques et les hybrides Piwis (résistants). Le premier est l'outillage de recherche génétique pour lequel on prend soin de ne pas pour le moment utiliser le mot OGM. Le deuxième s'appelle titre de propriété. "Le génie du vin repose dans le cépage" écrivait Olivier de Serres en 1600. Dans le Piwi travaille le génie de l'argent.
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La vigne au service du châtaignier | 15-02-2020
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Le Rotary Club de Porto-Vecchio s'est engagé dans une action en faveur de la châtaigneraie corse depuis plusieurs années, notamment par la taille des arbres anciens. Cette opération de « rajeunissement » et de remise en production - en partenariat avec une association de tailleurs européens, Ebas Agro - a concerné plus de 200 arbres à ce jour.
Le Rotary Club a eu la bonne idée d’associer la viticulture corse à cette action pérenne de sauvetage du patrimoine historique, agricole et commercial. Elle lance un appel à la générosité des vignerons. Si chacun d’entre eux accepte de mettre gracieusement douze bouteilles à la disposition du Rotary Club, une opération de vente de vins corses prévue durant l'été 2020 dégagera les fonds nécessaires à la poursuite d'une action que l'importance historique de « l'arbre à pain » mérite !
Informations pratiques auprès de Rotary Club de Porto-Vecchio et merindol@orange.fr. www.rotary1730.org
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Rencontres en vin | 10-10-2019
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Winameety est une start-up qui permet à tous les amateurs de vin de localiser les lieux de dégustation ouverts et de se tenir au courant des événements autour d’eux ! A l’inverse de la logique actuelle d’uberisation, Winameety cherche à favoriser la rencontre réelle entre ceux qui aiment faire le vin, ceux qui aiment le vendre et ceux qui aiment le boire. L’application est gratuite et les professionnels peuvent publier gratuitement leurs événements, leurs vins et les informations sur leur activité (contact@winameety.com). www.winameety.com
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La Vie mystérieuse du vin | 06-10-2019
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Difficile de résumer une pensée qui tout à la fois va au cœur du vin et en explore les frontières très peu fréquentées. Pour Bruno Quenioux, fils de vigneron, ardent défenseur du bio, le vin est un « sujet incorporel ». L’impalpable est sous chaque pas, l’invisible devant chaque regard. Cet invisible riche et paradoxal qui exprime le lien entre l’homme et le terroir. Rejoint par des témoignages comme celui d’Aubert de Vilaine, pour qui il convient de s’attacher moins à la chair et plus à l’esprit du vin, Bruno Quenioux raconte l’énergie des vins, la vibration, le magnétisme, le lien entre matière et énergie, entre résonance, mystique et souffle. Il exprime le paradoxe vivant du vin « léger comme de l’eau, et intense comme un grand alcool ». Alors, l’amateur de vin ne déguste pas, il goûte ; il ne se saisit pas du vin, il s’ouvre à lui. L’amateur retrouve le bouquet et non – comme les dégustateurs qui « divisent » le vin - les arômes. Il vit « l’enstase » du vin, sa présence, retrouve la « source de la saveur », la minéralité. Bruno Quenioux préfère la musique de la nature à la musique dans les vignes (« les grands vins sont faits de silence »). Il célèbre la lenteur et l’exigence du détail (« le juste geste au juste moment ») dans une réalisation qui ne consiste pas à faire un grand vin, mais le vin d’un terroir. Fondateur de la cave Philovino après avoir dirigé le secteur vin des Galeries Lafayette, Bruno Quenioux n’hésite pas à descendre dans l’arène des débats quotidiens du vin et chacun ou presque en prend pour son grade : des interprofessions ; des appellations ; les vins de la banque et de l’œnologie : la standardisation des cépages ; les cépages résistants qui sont « bel et bien des OGM ». « Aujourd’hui, on fait des vins où il n’y a plus d’invisible ». Les vins sont matériels, désacralisés, jeunes, faciles, éloignés de toute transmission. Sécurisés aussi, alors que « la vinification est une succession de désordres ». Ce livre est celui d’une expérience unique, celle que fait Bruno Quenioux du vin, et quand on l’a beaucoup écouté, on est heureux de le lire dans cette Vie mystérieuse du vin. Cent quatre-vingts pages d’une rare densité. Le vin reste mystérieux, mais avec ces leçons de sagesse et d’humilité on comprend mieux pourquoi et comment il l’est. La Vie mystérieuse du vin Bruno Quenioux Cherche Midi 18 € www.lisez.com/livre-grand-format/la-vie-mysterieuse-du-vin/9782749157146 Philovino http://philovino.com
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