 Georges Ferré s’était intéressé à l’histoire du vin durant la première partie du XXème siècle avec trois ouvrages : 1907, La Guerre du Vin ; Ferroul, Ni Dieu ni Maître et Léon Blum, un Parisien dans les Vignes 1929-1940. Mystère de l'ambivalence
Il nous offre une plongée avec L’Âme du Vin dans la symbolique et la spiritualité, et livre une passionnante étude en triptyque du vin dans les trois religions monothéistes : 63 pages pour les fils d’Israël, 85 pages pour la religion catholique, 88 pour l’Islam. Le vin apporte liberté ou confusion à l’esprit, euphorie ou inconscience, bénéfice ou préjudice, convivialité ou affrontement, moyen d’accès à la transcendance ou oubli de la présence du dieu… En raison du mystère de son ambivalence, c'est une boisson divine donc, forcément divine, et un aliment à apprivoiser et à maîtriser pour les religions. Si je m'abstenais de boire, la science d'Allah serait en défaut
A maîtriser, mais non à interdire. Généralement, les religions – avec la grande exception, complexe, de l’Islam - se méfient autant de l’abstinence que de l’ivresse. Mais l’ambivalence du vin interroge les religions, jusqu’à organiser - dans le judaïsme - l’apprentissage de la limite avec la fête de Pourim. Celle-ci est l’occasion de boire du vin « jusqu'à ne plus pouvoir distinguer entre maudit soit Haman et béni soit Mordeh'ai », ce qui n’est pas excès, mais… prise de connaissance de sa frontière. En effet, si Dieu a créé le vin, pourquoi l'a-t-il créé ? « Allah seul sait tout, dis-tu? Quand il m'a créé, il savait que je boirais du vin. Si je m'abstenais de boire, la science d'Allah serait en défaut. » (Omar Khayyam) |