Rêverie avec Edouard Loubet, le vin en herbe

Article du 08-10-2016

Ça commence ou se poursuit par des sommets. Le plateau, la forêt des Cèdres. Un bout de cet arc de cercle d’altitude qui est à la hauteur d’Edouard Loubet. Val Thorens, Ventoux, Alpilles… on se promène sur le toit du monde alpin.

Les saisons aussi. Ce rythme éternel qui donne à voir depuis les Claparèdes l’éclairage variable des amandiers, lavandes, des coquelicots, des vignes changeantes...

De l’importance du sommeil

On parle de l’ensoleillement pour faire un beau raisin. Ou une belle cerise. Mais est-ce que ce n’est pas le sommeil qui est important ? Pour faire une belle cerise, il faut 1 750 heures de sommeil à moins de 7 °. On retrouve l’homme des températures exactes, de cuisson, de service. Et du moment, de la période courte où chaque produit du terroir, asperge, poireau sauvage, châtaigne, truffe bien sûr, vient s’offrir.

Herbes

Une des curiosités de la dégustation, c’est l’impossibilité de parler de goût vert, de goût d’herbe , d’herbacé sans que ce soit mal perçu. Pour les vignerons, c’est un défaut. C’est avec précaution et parcimonie que les dégustateurs utilisent la palette végétale pour décrire les arômes des vins.

Pourtant, ici, le végétal transparaît dans le vin. Il s’attache à certains vins qu’on pourrait dire “méditerranéens d’altitude” - au sud du Ventoux, dans le Luberon, au nord d’Aix-en-Provence…

Leurs caractéristiques aromatiques - gardées par des vendanges à juste maturité et préservés des barriques - reflètent la fraîcheur des nuits, les garrigues, les bois autour des parcelles, cette végétation méridionale si riche, ces épices d’eucalyptus et de romarins, ces essences balsamiques des pins et des cèdres, l’éternel printemps d’herbe acidulée et miellée des tilleuls, des basilics, des coriandres et des menthes.

Simplicité luxueuse

Pimprenelle, fleur de carotte, marjolaine, ciste… Quoi de mieux pour un chef qui explore les herbes, les fleurs, les plantes et les arbres même (comme les biennales tendres pousses de cèdres), richesses à la fois fortes et subtiles que l’on trouve dans la végétation méditerranéenne et dans les plantes de montagne moyenne ?

A la carte des vins, quelques-uns des plus beaux secrets de cépages et de terroirs de la Vallée du Rhône. En dehors de l’aire d’appellation des Côtes-du-Rhône. Non pas en AOC mais en IGP ; secret de Polichinelle, diront les connaisseurs. Et Edouard Loubet de produire une jolie liste de ses coups de coeur, des “vins de terroir mais pas bourrins”. Château La Canorgue, Domaine de Fontenille, Château de Mille, Gérard Delus à Trans-en-Provence, Domaine de Fondrèche, Domaine de la Blaque, ou tel vin blanc du Luberon avec lequel préparer les délicieuses “pêches au vin à la verveine, comme une soupe”.

http://www.capelongue.com
La Bastide de Capelongue est ouverte jusqu’au 5 janvier

Partager sur VIADEO Partager sur VIADEO

Site par Neteor