Oenotourisme provençal à Taradeau

Article du 11-12-2016

Les vignes et une exploitation viticole gallo-romaine sont présentes sur le terroir du Château de  Saint-Martin - à Taradeau, près de Vidauban – depuis le 2e siècle de notre ère.
Le site, au bord de l’Argens et de la Via per Alpes Maritimas (Via Aurelia), fut occupé dès le 1er siècle avant J.-C., et actif huit siècles d’affilée ce qui est rarissime.

Les moines de Lérins y ont installé un prieuré, puis ont exploité le vignoble et construit au XIIe siècle une cave souterraine avec des cuves creusées dans le roc encore utilisées aujourd’hui. Cette cave abrite d’ailleurs un dispositif original ludo-pédagogique de « Vinoscénies » sur l’histoire et les traditions du Château Saint-Martin.

Depuis 1740 ce sont les membres de la même famille (qui compta dans ses ancêtres Sully), qui se succèdent – par les femmes (à l’exception du Comte Edme de Rohan Chabot) - à la tête du domaine.

En famille au château

Adeline de Barry est aujourd’hui aux commandes, entourée d’une sympathique et créative équipe. On se sent vite en famille dans ce domaine, que ce soit pour une visite, un grignotage dans le « Manjadou », un séjour dans les chambres d’hôtes de pur style provençal, ou un événement privé ou d’entreprise dans les jardins et la salle des calèches.
Quoi de plus normal que cette hospitalité sous le signe du partage lorsqu’on se nomme Saint Martin, saint dont on ignore parfois qu'il est bien associé à la vigne et au vin ?

Quoi de plus normal aussi, avec une telle histoire, que de vouloir partager la culture provençale ?

Depuis près de quinze ans, le Château organise, chaque deuxième samedi de décembre, son Gros Souper. Une excellente manière de découvrir les traditions vivaces de ce repas maigre qui le 24 décembre précédait la messe de minuit et comprenait sept plats de poissons et de légumes ; des treize desserts ; de leur symbolique et de leurs saveurs.

Saveurs traditionnelles

Le domaine poursuit d’ailleurs la tradition familiale d’élaboration du vin cuit, indispensable pour accompagner les treize desserts. Il ne reste plus qu’une poignée de domaines à en maîtriser la recette.
Autre tradition bien présente, le Tibouren, cépage emblématique du Var, qui s’invite agréablement dans deux cuvées de rosés : la Grande Réserve et l’Eternelle Favorite.

On retrouve aussi le raisin dans les treize desserts, en raisin sec et en raisin frais. Les raisins secs représentent en raison de leur couleur l’ordre mendiant des Dominicains (les figues, elles, correspondent aux Franciscains, les amandes aux Carmélites, les noix ou les noisettes aux Augustins). On gardait des raisins blancs au frais dans les caves et les greniers depuis octobre en trempant leur queue dans l'eau. Le cépage de table de fin de saison Servan(t) était réputé pour sa particularité à bien se conserver.

Le Gros Souper du Château Saint-Martin associe chaque année un chef qui revisite les produits traditionnels, ainsi qu'une animation de musique, de théâtre ou de pastorale. Il faudra malheureusement attendre l’année prochaine pour cet événement, mais on peut réserver sa date pour bien d’autres rendez-vous, ou pour l’autre grand moment du Château Saint-Martin, le « Festival Rire en Vignes », temps fort humoristique et convivial de l’été.

Château de Saint-Martin
www.chateaudesaintmartin.com

Sur le site archéologique de la villa gallo-romaine
www.persee.fr/doc/ran_0557-7705_2004_num_37_1_1138

 


Nota
Le chanteur André Chiron donnera un récital-causerie sur les fêtes calendales provençales (le cacho fio, les trois repas des 24 et 25 décembre, lis « armeto »…) à Visan (Vaucluse) à l’Hôtel de Pellissier le 21 décembre à 17 h 30. Réservation nécessaire au 04 90 41 97 25.

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