Oenotourisme pédagogique en Champagne

Article du 21-02-2017

Avec le classement au patrimoine mondial de l’UNESCO, la Champagne s’attend à une affluence accrue en saison œnotouristique. Ainsi le village d’Hautvillers (800 habitants, et une pierre tombale célèbre, celle de Dom Pérignon) compte recevoir 400.000 visiteurs. Les ruelles étroites et décorées d’enseignes à l’ancienne de ce charmant village n’ont pas fini de connaitre des encombrements de cars et de mini-bus.

Accessible

Il semble impossible désormais pour un certain nombre d’acteurs touristiques de ne pas se sentir investis d’une mission : faire mieux comprendre la Champagne, ne pas laisser les amateurs en dehors de connaissances élémentaires mais significatives du Champagne, de ses cépages, de la craie, du pressurage, de l’assemblage, des différentes zones du vignoble…

Une volonté pédagogique que l’on trouve par exemple, à Hautvillers justement, au « Au 36 », avec des approches propres à enlever tout complexe aux nombreux visiteurs. Ce lieu convivial, créé par la famille Valade, propose des dégustations-initiations très bien commentées, accompagnées de spécialités champardennaises (les Champard’ises). Il est aussi facile, grâce à des tableaux-paysages, de comprendre visuellement les différences entre les différents vins de Champagne, et de choisir ses achats parmi les 150 références. (*)
www.au36.net

Simplifier et rendre ludique le contact entre le client et les vins de Champagne, c’est aussi l’objectif de la jeune boutique des vignerons de Trésors de Champagne. Elle se trouve dans le quartier gastronomique de Reims, face aux halles du Boulingrin où se tiennent les marchés du centre-ville – dont un marché bio le vendredi de 16 h à 20 h.
Bar à champagne et lieu de vente, Trésors de Champagne repose sur une scénographie originale : au sol, une carte du vignoble avec des numéros représentant les différents vignerons ; au plafond une forêt de bouteilles dont certaines portent un numéro et qu’il faut tirer à soi pour lire les informations concernant le vigneron et ses cuvées.
www.boutique-tresors-champagne.com

On trouvera bien d’autres accès instructifs au monde du Champagne comme, au Phare de Verzenay, le parcours muséographique. http://www.lepharedeverzenay.com

Le Champagne n’est pas que la légèreté de ses bulles

L’aspect culturel et historique n’est pas laissé de côté. Le classement UNESCO conforte la nécessité d’affirmer ces dimensions, complémentaires à ses mythes et à son image festive et gastronomique.

Outre l’Institut Georges Chappaz de la Vigne et du Vin en Champagne, la Villa Bissinger à Aÿ est dans cet esprit incontournable. Cet Institut International des Vins de Champagne est le lieu d’études, de recherche, de documentation et de formation du Champagne. Il publie régulièrement Les Cahiers de la Villa Bissinger.

Un cycle de conférences a d’ailleurs récemment mis en lumière le rôle nouveau des archives pour les maisons de Champagne, avec les interventions de Fabienne Moreau, archiviste de la Maison Veuve Clicquot, Fanny Cribier archiviste de la Maison Laurent-Perrier et Stéphane Kraxner, archiviste des maisons Mumm et Perrier-Jouët. Le patrimoine est devenu une base essentielle pour animer l’identité des maisons et inspirer leur créativité.

Illustration de cet œnotourisme culturel, la Villa Collet-Cogevi – réalisation de la coopération - est ainsi voulue comme célébrant – aussi - l’histoire économique et sociale de la Champagne.

Vignerons, artisans, créateurs

Autre voie ouverte à un œnotourisme renouvelé, ce sont… les vignerons. Il y a, à côté des maisons de Champagne, des vignerons avec des histoires nouvelles et des projets forts, ce dont on pourra se faire une idée lors du Printemps des Champagnes du 22 au 27 avril.

C’est comme une lame de fond qui œuvre à l’extension du domaine du Champagne, à la suite de déjà grands classiques (Selosse, Boulard, Tarlant, Fleury…) : vinifications en amphores (Vouette-et-Sorbée) ; cuvées sans chaptalisation, sans soufre, sans dosage ; valorisation du Pinot Meunier (Bourgeois-Diaz, Cyril Jeaunaux) ou du Pinot Blanc (Charles Dufour) ; tentatives pour faire renaître des cépages historiques (Arbane et Petit Meslier comme Olivier Horiot) ; expressions parcellaires (Pascal Doquet) ; soleras (Franck Pascal, Fabrice Pouillon)…

Nous avions déjà signalé l’œnotourisme de plein air, côté nature que pouvait maintenant proposer le vignoble champenois.
(www.winetourisminfrance.com/fr/magazine/1924_champagne_oenotourisme_cote_nature.htm). Avec ces pages pédagogiques, culturelles et vigneronnes, c’est bien une nouvelle Champagne, en ordre de marche pour accueillir tous nos œnotouristes, épicuriens, œnoculturels et œnophiles…

 

(*) (Une boutique voisine permet d’acquérir les bijoux réalisés par Julie, la fille, à base de plaques de muselets de Champagne, en même temps fashion à l’autre bout de la planète et discret signe de connivence de la société champenoise.)

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