C'est la délicieuse Danièle Bérard qui nous l'a chuchoté à l'oreille…On entre à l’Hostellerie Bérard par l’hôtel, réparti sur quatre maisons dans le village de La Cadière d’Azur ; par le restaurant gastronomique, ses oliveraies et son inventif chef Jean-François Bérard (1 étoile Michelin) ; par la jolie terrasse du Bistrot de Jef ; par le Spa et son parcours original et aromatique au décor confortable régulièrement récompensé (élu meilleur Spa du Sud-Est en 2016) ; mais aussi par une cave riche de 856 références et 10 000 bouteilles… C'est la délicieuse Danièle Bérard qui nous l'a chuchoté à l'oreille… Le Moulin de La Roque – avec son délicat logo de tarente (ou de gecko) est à sa carte. Dans une appellation dont 45 % de la production est le fait des coopératives, le dynamique Moulin de La Roque – qui tire son nom d’un ancien moulin à blé du XVIe siècle - assure à lui seul 18 % de la production. Créé en 1950 (neuf ans après le décret d’appellation), il réunit près de 200 producteurs qui travaillent plus de 300 hectares dont certains avec vue sur mer. Les vignes ont en moyenne de 25 à 30 ans, et le Moulin de La Roque est une entreprise pilote en développement durable avec notamment un domaine en bio, La Nartette, sous la protection du Conservatoire du littoral. |
 Grâce au nombre de parcelles cultivées sur l’ensemble de l’AOC Bandol, la cave est à même – au sein d’une belle gamme - de présenter depuis 2006 une collection Esprit Terroirs de cinq cuvées correspondant aux cinq terroirs clés de l’AOC. Nous avons été particulièrement séduits par les galets du trias, sans que déméritent les marnes noires, les sables rouges, les calcaires à rudistes et les marnes sableuses… Sauver le rouge
Une partie du travail de la cave est de le rappeler avec force : l’axe Saint-Cyr-sur-Mer – La Cadière d’Azur - Le Castellet – Le Beausset, doit s’efforcer de sauver le rouge de Bandol et son cépage mythique, le mourvèdre. Il ne représente plus que 15 % de la production de l’appellation ! Bien sûr, certaines cuvées de rosé à fort pourcentage de mourvèdre (Les Baumes ou le Tarente 2016) sont très jolies - surtout servies aux justes températures, rarement atteintes aujourd’hui par le gros des restaurateurs du littoral. Mais en rouge, on touche immédiatement à la noblesse du mourvèdre, à sa texture historique, à sa souplesse gastronomique et souvent à sa royale densité. Il y a là un combat pour l’appellation tout entière. Le rosé représente une trésorerie facile ; les consommateurs le plébiscitent. Mais le patrimoine du mourvèdre doit être protégé et valorisé, sa personnalité affirmée comme un navire amiral dans la mer des rosés de Provence. |
 Comment faire ? En dessinant une alliance internationale Mourvèdre – Monastrell – Mataro (à l’image de ce que Cahors a réalisé avec le malbec et l’Argentine) ? En assouplissant - mais il y faut du temps et de la patience -, une règlementation draconienne avec notamment le vieillissement d’au moins 18 mois en fût ou foudre de chêne ? En créant une cuvée de prestige à l’exemple de la cuvée Mataro dont le premier millésime (2014) attendra encore un peu sa dégustation optimale ? En tout état de cause, une visite au Moulin de La Roque (au Castellet ou dans la boutique du Beausset) permettra de se faire une idée des débats en cours, notamment lors des visites, des ateliers de dégustation, des journées avec repas vigneron… L’œnotourisme est en effet de plus en plus à l’ordre du jour avec, outre les activités estivales, des balades de découverte du vignoble en vélo électrique… Et tout près, les belles chambres, la table et la cave de l’Hostellerie Bérard tissent le cocon d’une étape que l’on ne regrettera pas. www.la-roque-bandol.com www.hotel-berard.com |