 On plaide parfois pour l’émergence en Languedoc d’une ville phare pour la viticulture. Pour Florence Cathiard, présidente du Conseil Supérieur de l'Œnotourisme, « si Montpellier n’a pas le profil pour cela, en revanche, Nîmes ou Béziers pourrait l’avoir... ». Gérard Bertrand cite Narbonne et Carcassonne. (*) Mais est-ce nécessaire, voire même souhaitable ? Occitanie, capitale de l’œnotourisme
Ne faut-il pas aujourd’hui communiquer et agir avec l’ampleur de la grande région Occitanie ? Elle a la force de frappe nécessaire pour parler œnotourisme au monde. Pour ses vins bien sûr : « nos vins peuvent rivaliser avec les plus grands vins du monde », rappelle Gérard Bertrand. Mais aussi pour la richesse et la diversité de ses paysages de vignes, de ses héritages viticoles, de ses patrimoines vignerons porteurs d’avenir. Ne faut-il pas aujourd’hui vouloir l’Occitanie comme la plus grande destination œnotouristique mondiale, forte de la carte festive et culturelle des personnalités de chacun de ses vignobles, des Costières de Nîmes au Gers, de Collioures au Frontonnais, de Rivesaltes à Cahors, de l’Aveyron à Malepère… ? |
La vigne plus que la ville Plutôt que de consentir un lourd investissement dans un projet d’égo urbain qui, en valorisant une ville, met dans son ombre la visibilité internationale des vignes et étouffe l’énergie de leur dense réseau rural, ne faut-il pas aujourd’hui valoriser chacun des vignobles de l’immense et prestigieux archipel viticole Occitanie ? La vigne plutôt que la ville. Internet, GPS, applications pour smartphones, agendas internet des événements œnotouristiques, réseaux sociaux… permettent de communiquer largement et localement, et militent aujourd’hui pour un parcours libre et personnalisé du touriste dans les moindres chemins de vignes et vers les plus petites adresses des vignobles. Les structures et les énergies pour valoriser chaque vigne d’Occitanie sont là : les bassins viticoles, les appellations, les instances touristiques, la nouvelle région, et – piliers parfaitement légitimes en matière d’œnotourisme, au plus près des initiatives privées – les nouvelles destinations Vignobles & Découvertes au potentiel encore insuffisamment exploité. Storytelling épique des vignobles d’Occitanie Que manque-t-il ? De savoir raconter. De donner du sens. De faire rêver. Il faut aujourd’hui raconter au monde l’épopée patrimoniale et vivante des vignobles de l’Occitanie. Pour venir, pour vivre pleinement son séjour œnotouristique, pour semer à son retour ses souvenirs et ses émotions, le visiteur adore les histoires. On méconnait la force de ce storytelling œnoculturel pour l’attractivité des vignobles, et la richesse passionnante de ce que la vigne a à raconter, à mettre en scène, à offrir en expériences. Elle traverse pourtant l’histoire, tous les domaines de la connaissance, tous les champs d’action. Il y a sous chaque cep mille histoires de la vigne et du vin ; elles dessinent de manière attractive et joyeuse chacune des personnalités authentiques et originales des différents vignobles.
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L’œnotourisme offre une nouvelle chance aux vignobles, y compris les moins connus, celle de faire découvrir, comprendre et aimer à une large clientèle de touristes curieux et cultivés, la troisième dimension du vin, la dimension culturelle (les deux autres étant, pour faire simple, les dimensions dégustation et épicurienne). C’est l’un des chantiers, croit-on savoir, que pourrait se fixer dans son Schéma Régional de Développement du Tourisme et des Loisirs, la Région Occitanie. Bienvenue en Occitanie, le pays de tous les vignobles occitans. (*) Interviews de L’Indépendant du 25 avril 2017
http://www.lindependant.fr/2017/04/25/gerard-bertrand-aux-rencontres-d-occitanie-il-faut-trouver-un-3e-souffle,3009076.php http://www.lindependant.fr/2017/04/25/florence-cathiard-pionniere-de-l-oenotourisme-il-manque-en-languedoc-une-ville-phare,3009075.php
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