 Au concours des plus petites AOC de France, le Val de Loire ne peut pas rivaliser avec la Bourgogne : avec une surface de 84 ares et 52 centiares, La Romanée est définitivement imbattable ! Mais de Nantes à Sancerre, il existe de nombreuses petites appellations peu connues, qui ont toutes en commun de présenter une typicité et des particularités bien affirmées. L’une des plus connues d’entre elles est l’appellation Savennières-Coulée de Serrant, et ses 7 hectares, propriété en monopole de la famille Joly. Encore que quelques grincheux érudits n’en finiront pas de discourir pour savoir s’il s’agit à proprement parler d’une appellation ou d’un simple cru au sein de l’AOC Savennières, au même titre qu’une autre micro-appellation, Savennières-Roche-aux-Moines (19 ha); Peu importe. On préfèrera retenir le charme du village de Savennières, à quelques kilomètres au sud-ouest d’Angers, les coteaux qui dominent la rive nord de la Loire et du haut desquels on peut profiter d’un des plus beaux panoramas sur le fleuve, les ruines du château fort de la Roche-aux-Moines, où le futur roi Louis VIII fit reculer l’anglais Jean sans Terre, le château de Serrant à Saint-Georges-sur-Loire... Comme à Savennières (140 ha) on produit dans ces deux crus de la Coulée-de-Serrant et Roche-aux-Moines, des vins blancs, le plus souvent secs, issus du seul cépage chenin. La corniche angevine Juste en face de Savennières, de l’autre côté de la Loire, on trouve le même charme à se promener dans les coteaux du Layon, en suivant la “corniche angevine”, une barre rocheuse, entre Rochefort-sur-Loire et Chalonnes-sur-Loire. Il n’y a qu’à suivre les panneaux qui jalonnent cette corniche pour s’offrir une incroyable série de panoramas sur le fleuve classé au patrimoine mondial de l’Unesco. Et là encore, au milieu des coteaux du Layon, on découvrira deux petites appellations : le cru de Chaume, qui s’étend sur 61 hectares, et le “Quarts-de-Chaume”, mamelon d’une petite colline exposée plein sud, qui ne représente qu’une quarantaine d’hectares. Localement, quelques rivalités dignes de Clochemerle opposent les producteurs sur les mérites comparés de leurs deux crus. Historiquement, le “quart-de-chaume” était le quart réservé au seigneur, la meilleure part ! Mais aujourd’hui, les mérites de ces vins liquoreux devraient permettre de se réconcilier autour d’un verre ! Sur place, il ne faut pas manquer de découvrir le souvenir de l’activité minière de la région : la corniche angevine fut un petit bassin houillier dont la dernière mine n’a fermé qu’en 1964. Perdue dans la nature, la Chapelle Sainte-Barbe des Mines témoigne de ce passé, alors que les vignerons du cru sauront vous montrer, disséminés dans la région, les vestiges des terrils.
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