Les Assises nationales de l'oenotourisme

Article du 21-11-2018

Ce mardi 20 novembre se sont tenues les Assises Nationales de l’Oenotourisme, qui ont fait le plein d'acteurs au Palais des congrès de Paris à l'invitation de Christian Mantei, directeur général d’Atout France, et d’Hervé Novelli, président du Conseil Supérieur de l’Oenotourisme. 

La fin de la journée était particulièrement attendue qui prévoyait l'annonce de pas moins de vingt grandes mesures pour le développement de l’œnotourisme français et la conquête du « leadership mondial en matière d’œnotourisme ». On les trouvera sur le site d'Atout FranceParmi elles, citons : un référencement exhaustif, qualifié et hiérarchisé de l'offre œnotouristique (caves, hôtels ou musées) et le développement d’un dispositif de statistiques et d’observation du secteur ; une convention cadre pour que les grandes chaînes hôtelières françaises intègrent une composante œnotourisme à leurs propositions commerciales ; la création de formations à l’œnotourisme, dont une chaire à la Sorbonne ; une fête nationale de l’œnotourisme ; la levée d’un certain nombre freins règlementaires ; une Fédération nationale des Destinations labellisées, dont le label verra ses exigences renforcées.

 Patrimoines œnoculturels et ADN des vignobles

Dès le début de la matinée, Paul Dubrule, fondateur du Conseil Supérieur de l’Oenotourisme plaidait pour un rapprochement de l'oenotourisme et de la culture, et Hervé Novelli affirmait que l’œnotourisme est « la découverte de notre civilisation, de notre identité positive ».

Pour ce qui s’appelle déjà « l’acte II de l’œnotourisme », la mesure 19 ouvre à cet égard de nouvelles perspectives en décidant « d’encourager la mise en valeur du patrimoine œnoculturel de chaque destination ».

La France est maintenant une collection de près de 70 destinations labellisées Vignobles & Découvertes (effectif qui peut encore s’accroître) : le challenge est aujourd’hui dans l'expression des identités, des ADN de ces différents vignobles, aujourd'hui peu visibles et peu lisibles, et vers lesquelles on souhaiterait attirer un plus grand nombre de touristes. Quel candidat touriste se fait une idée claire des destinations labellisées « Coteaux Vitryats » et « Vallée du Loir », de leurs particularités, de ce qu’ils ont d’authentique et d’original à offrir ?

L’ADN de chaque destination peut s’extraire de ses patrimoines oenoculturels et de sa propre dynamique géohistorique. Encore faut-il s'y intéresser et en tirer le substantifique storytelling propre à attirer les touristes curieux. Ce travail relève des collectivités territoriales qui comprennent le rôle de levier pour le (re)développement rural que doit jouer l'œnotourisme. La France est en mesure de proposer au monde des vignobles qui ont chacun une personnalité bien tranchée ainsi qu'une myriade d'histoires passionnantes. Il convient pour cela de mobiliser une approche reposant sur les méthodes du marketing territorial et du tourisme culturel. Tourisme culturel qui, comme l’a souligné avec force la semaine dernière le deuxième Congrès de l’Organisation Mondiale du Tourisme sur les civilisations du monde et les itinéraires historiques, « s’est imposé ces dernières années comme un levier majeur de la demande ».

En fin de journée, la remise des Iter Vitis Awards de l’itinéraire culturel européen de la vigne et du vin était à cet égard de bonne augure. D’autant que l’un des lauréats – le Musée gallo-romain Saint-Romain-en-Gal – Vienne - organise lundi prochain les innovantes Rencontres de Bacchus, journée de travail consacrée à la transformation des patrimoines œnoculturels en ressources œnotouristiques, sous la double égide de Bacchus, dieu du vin, et de Mercure, dieu du commerce et des voyages.

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