 Le Mas des Tourelles est d'abord une entreprise viticole traditionnelle aux vins reconnus en Costières de Nîmes, Vin de Pays d’Oc et Vin de Pays du Gard. Le domaine date de 1726 mais c'est dans une époque plus reculée que nous entraîne aujourd'hui Hervé Durand, sa famille et les archéologues, celle des vignes, des caves et des vins gallo-romains. Ce n'est pas la première aventure pour Hervé Durand, qui dans les années 80 alla créer dans les Cantons de l’Est au Québec, un vignoble toujours existant ; le Vignoble de l’Orpailleur.
Pourquoi ce centre de recherche sur la viticulture et la vinification dans l'antiquité romaine, lieu de viste qui attire aujourd'hui près de 18.000 visiteurs par an ? D'abord, parce que l'endroit est fortement marqué de traces des 1er et 2ème siècles. La Via Domitia, la plus ancienne voie romaine de Gaule, qui va de Beaucaire (Ugernum) aux Pyrénées, passe non loin de la propriété. Un sentier fléché permet d'aller découvrir un rare ensemble de bornes milliaires. Un chantier de fouilles révèle les traces d'une villa (ferme) gallo-romaine. Un de ces vastes domaines (latifundia) des 1er et 2ème siècles intégrant des fours de potier, un atelier d'amphores dont on retrouve des exemplaires "signés" en Italie, en Allemagne et jusqu'en Inde, ce qui témoigne de l'ampleur des échanges commerciaux. Le vin était partie intégrante du quotidien du monde romain. Ces amphores sont sur le modèle connu par les archéologues sous le nom de Gauloise IV, d'une contenance de 26,26 l. Modèle "moderne" pour l'époque puisqu'il était beaucoup plus léger que son prédécesseur. Selon les subventions qu'il sera possible de réunir, le site devra être consolidé ou réenfoui (pour le protéger des intempéries). Deuxième raison à cette passion d'Hervé Durand, la rencontre en 1991 avec un chercheur du CNRS, André Tchernia qui propose une collaboration pour la mise en place de protocoles de vinifications en partant de ses recherches sur les textes d’auteurs. Une première petite cave est reconstituée. Les premièrs essais de vinification en jarres de 10 litres se révèlent suffisamment concluants pour enchaîner sur la construction en 1994 de la cave actuelle. Troisième raison, cette expérimentation archéologique est une affaire d'hédoniste, et de goût. L'objectif était bien de reconstituer le goût des vins romains ; il fallait pour cela se mettre au plus près de la vérité grâce à l'utilisation des outils et des équipements de l'époque, et se confronter aux réalités qui en découlent comme l'oxydation rapide des vins...
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