Cette année, Winetourisminfrance.com a placé ses vœux sous le signe des patrimoines viticulturels. Mais il est vrai que depuis 10 ans nous appelons à un inventaire de ces patrimoines et à leur valorisation.
Avec une régularité qui frise l'obstination passionnée, nous soutenons toutes les mises en valeur des patrimoines de notre civilisation française du vin. Barque de patron du Canal du Midi, objets et ustensiles, paysages, village de caves de l'Aveyron, outres de vin, chai du port de Rouen... tout patrimoine viticole trouve grâce à nos yeux.

Tous ces patrimoines constituent les contenus et le sens des vignobles : ils leur donnent leur personnalité authentique à même de dépasser la banalité habituelle des slogans des appellations.

Mais comment tirer profit, revenus et notoriété de ces patrimoines, de ces ressources souvent méconnues, parfois complètement oubliées ? Une méthode a été développée par des vignobles dynamiques avec André Deyrieux, expert en stratégie de l'œnotourisme. Elle consiste en trois étapes de travail partagées sur le terrain par les acteurs clés du vin, ceux du tourisme et ceux de la culture.

La première consiste en l'identification et la reconnaissance des patrimoines vitivinicoles. La deuxième réside dans la valorisation de ces patrimoines par le storytelling et l'écriture du profil de personnalité du vignoble. La troisième enfin s'intéresse au retour sur investissement, à la marchandisation des patrimoines. Ces trois étapes de Patrimonialisation - Valorisation - Marchandisation offrent un réel modèle économique aux patrimoines œnoculturels.

Signe des temps, à Vinisud (du 18 au 20 février 2018), deux tables rondes aborderont les patrimoines œnoculturels. La première, animée par Wine Mosaïc nous mettra sur la piste d'utilisations modernes des patrimoines et des traditions vitivinicoles dans les vignobles de Méditerranée : ce sera le 19 février 2018 à 10 h 45.

Tout ceci mérite d'autant plus d'être étudié en 2018 que c'est l'année européenne du patrimoine culturel. Et donc, œnoculturel...

Et cette valorisation patrimoniale des vignobles, qui n'a jamais été faite de manière opérationnelle, par un effort concerté de la filière viticole, des acteurs du tourisme et du monde culturel, s'avère - s'il n'est pas trop tard - un indispensable contrefeu aux stratégies de ceux pour qui le vin est un simple breuvage psychoactif dont la consommation est anormale... De plus en plus, le vin sera un combat culturel, philosophique même, contre les multinationales de la chimie, de l'agroalimentaire, de la pharmacie, qui veulent s'arroger la définition et le contrôle ce que l'homme doit consommer, de ce qu'il doit vivre.