 La première édition du World Wine Symposium a eu lieu à la Villa d'Este à Cernobbio du vendredi 30 octobre au lundi 2 novembre. Créé par François Mauss, le fondateur du Grand Jury Européen, l'événement était impeccablement organisé (logistique, transports, traduction simultanée, gastronomies et dégustations de vins mettant en gloire Piémont, Autriche et Croatie...) sous la caresse du doux soleil d'automne du Lac de Côme. Des salons existent, des dégustations et des concours de plus ou moins grande envergure aussi, mais il manquait au monde du vin un symposium, un lieu d'échanges mondial. Voici que tous les types d'intervenants du monde du vin ont répondu à l'appel de François Mauss pour créer ce qui fut un vrai Davos du Vin. |
Plus de 250 personnes furent accueillies; producteurs, fournisseurs, médias, politiques, diplomates et autres personnalités.Avec des intervenants et des participants de haut niveau, on s'imagine sans peine la diversité et la richesse des thèmes abordés : la biodynamie avec Olivier Humbrecht, les nouvelles technologies avec un Stéphane Derenoncourt très en verve, le journalisme du vin avec Michel Bettane, l'oenotourisme en Autriche avec Willy Klinger, la qualité des vins allemands avec le Prince Michael zu Salm-Salm... Ces moments techniques, lyriques, dramatiques vécus dans la bonne humeur ont été relayés par les participants en dehors même de la salle de conférences. Faits, idées, opinions et bouteilles furent partagés par ceux qui se retrouvaient ou faisaient connaissance. Plus originale, plus rare, la liberté de parole, qui a permis de rappeller des messages forts, ou des faits incontestables, dans un contexte qui illustre une crise de la démocratie (il faut contraindre l'individu, on ne peut lui faire confiance) et de manipulation à base de grandes peurs (grippe, alcool, vache folle...). Un contexte néo-prohibitionniste supporté par un lobby qui (en France) dispose annuellement de 85 millions d'euros de fonds publics, et dont tous les messages reposent sur la confusion entre le vin et l'alcool. "Alors qu'il y a sept mille ans que le vin rend heureux, nota Jean-Robert Pitte, il y a aujourd'hui un refus de la joie de vivre, et un refus d'éduquer". Un refus d'éduquer dommageable puisqu'on vérifie aujourd'hui que la baisse de la consommation de vin s'accompagne d'une progression de l'alcoolisme, notamment chez les jeunes. A vrai dire, l'éducation au vin agirait comme un vaccin, au point qu'un programme obligatoire d'éducation devrait exister à l'âge critique de 17-19 ans. Bien plus, côté santé, soulignent les médecins présents, les risques cardio-vasculaires diminuent avec les régimes méditerranéens et crétois, où le vin a sa place, notamment le vin rouge qui contient plus de 700 substances actives pour la santé. Face à ces menaces, la mondialisation est une bonne chose, qui voit s'étendre les surfaces cultivées en vigne et se multiplier les échanges et les découvertes, agrandissant ainsi les domaines et les richesses du vin, ce fait culturel et (puisqu'il permet d'approcher au plus près la compréhension de la vie) spirituel. |